L’escadron 4/33 Périgord a reçu ses deux premiers avions légers de renseignement « VADOR » à Cognac
Depuis le retrait de ses deux Transall C-160G « Gabriel », en mai 2022, l’Escadron électronique aéroporté 1/54 Dunkerque ne disposait plus que de deux Avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « VADOR » [pour Vecteur aéroporté de désignation, d’observation et de reconnaissance] pour effectuer ses missions. Et cela dans l’attente de l’arrivée de trois Falcon 8x « Archange » à l’horizon 2025.
Cela étant, et selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, il était question de doter l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de huit « VADOR », ces appareils devant alors être mis en oeuvre par la 33e escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque [ESRA] depuis la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard.
Seulement, la LPM 2024-30, récemment promulguée, a changé en partie ce plan. En effet, l’AAE devra finalement se contenter de trois ALSR, alors que les besoins en capacités de collecte du renseignement ne cessent de s’accroître. Le cas échéant, il sera fait recours à la location d’appareils supplémentaires. Cependant, le projet de faire cohabiter les VADOR avec les drones MQ-9 Reaper de la 33e ESRA a été confirmé.
Et c’est ainsi que, le 21 août, les deux VADOR ont quitté Évreux pour rejoindre Cognac, où pour les accueillir, l’escadron 4/33 « Périgord » a été réactivé [il avait été mis en sommeil… en 1945].
« L’objectif de ce transfert à Cognac est de créer un pôle ‘renseignement’ en temps réel, favorisant ainsi la synergie et le partage d’expérience avec les équipages de drone Reaper de la 33ème ESRA », explique l’AAE.
Et d’ajouter : « Le renseignement à des fins d’action connaît donc une réelle montée en puissance sur la base aérienne 709 de Cognac, qui devient le centre névralgique de la mission renseignement en temps réel de l’armée de l’Air et de l’Espace ».
La mission du 4/33 Périgord consistera donc à « recueillir, intercepter, analyser et fusionner des informations multi-capteurs afin d’éclairer les décideurs du niveau tactique au niveau stratégique ». Pour cela, il devrait donc recevoir un troisième ALSR en 2026.
Pour rappel, les VADOR sont en passe d’être équipés du système électro-optique aéroporté Euroflir 410D [fourni par Safran], lequel leur permet de « détecter et d’identifier des menaces à plusieurs dizaines de kilomètres ». En outre, ils ont également une capacité à intercepter les signaux électro-magnétiques [ROEM].
Par ailleurs, et en attendant la mise en service des Falcon Archange, la capacité de renseignement électronique aéroportée perdue avec le retrait des C-160G doit être « récupérée » dans le cadre du contat « SOLAR », c’est à dire grâce à la location d’un avion Saab 340 doté de capteurs de nouvelle génération auprès d’un prestataire privé [CAE Aviation, en l’occurrence].
