Evguéni Prigojine, le chef du groupe Wagner, figure sur la liste de passagers d’un avion qui s’est écrasé en Russie

Après sa mutinerie, en juin dernier, contre le ministre russe de la Défense, auquel il reprochait sa façon de conduire les opérations en Ukraine, des responsables américains lui avaient conseillé d’éviter de se tenir près des fenêtres ouvertes ou de boire du thé au polonium… Évguéni Prigojine, le « cuisinier » de Vladimir Poutine et chef du groupe paramilitaire Wagner, a sans doute perdu la vie dans la chute d’un avion d’affaires Embraer Legacy 600, qui assurait une liaison entre Moscou et Saint-Petersbourg.

« Sans doute » car son nom figurait sur la liste des passagers de l’appareil. Aussi faudra-t-il attendre la confirmation de sa présence à bord et, le cas échéant, l’identification de sa dépouille.

Ainsi, selon le ministère russe des Situations d’urgence, l’Embraer Legacy 600 s’est écrasé près du village de Kujenkino, dans la région de Tver, au nord-ouest de Moscou. « il y avait 10 personnes à bord, dont 3 membres d’équipage. Selon les premières informations, toutes les personnes à bord sont décédées », a-t-il précisé. Et d’ajouter qu’il effectuait toujours des recherches.

Selon des images diffusées via les réseaux sociaux, et dont on ne peut pas encore confirmer l’authenticité, on voit le Legacy 600 partir en vrille, en dégageant une fumée blanche [ou du carburant], avant de s’écraser. Certains disent voir le départ d’un missile tiré en direction de l’avion d’affaires… Mais, là encore, on ne peut pas être aussi catégorique sur ce point.

Un second avion affrété par Wagner et ayant décollé peu de temps après le Legacy 600 aurait fait demi-tour pour revenir à Moscou. Aussi, il n’est pas impossible qu’Evguéni Prigogine ait été à bord de cet appareil. D’autant plus qu’il avait l’habitude de s’enregistrer pour un vol et d’en prendre un autre.

Quoi qu’il en soit, après la mutinerie de juin, le groupe Wagner avait dû rendre une partie de son armement lourd à l’armée russe tandis que ses combattants furent, pour la plupart, invités à rejoindre la Biélorussie pour y encadrer les forces spéciales locales. En outre, ses activités en Afrique, notamment au Mali et en Centrafrique, ne furent pas remises en cause.

Ces derniers jours, Evéguéni Prigojine, qui tenait également un rôle dans les campagnes de désinformation russes, via l' »Internet Research Agency », avait été vu lors du sommet « Russie-Afrique », organisé à Saint-Pétersbourg, le 27 juillet dernier. Sa diparution présumée survient au lendemain de la diffusion d’une vidéo dans laquelle il était apparu dans un paysage désertique pour assurer qu’il travaillait à « rendre la Russie encore plus grande sur tous les continents et l’Afrique encore plus libre »… et du limogeage du général Sergueï Sourovikine, alors chef des forces aérospatiales russes, en raison de sa proximité avec Wagner.

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