Le Parlement danois a reçu des informations « erronées » lors de l’achat d’obusiers israéliens ATMOS

Le 11 août, le ministre danois de la Défense, Jacob Ellemann-Jensen, s’est employé à « déminer » une polémique sur l’achat d’obusiers « ATMOS » auprès du groupe israélien Elbit Systems afin de remplacer au plus vite les 19 CAESAr 8x [Camions équipés d’un système d’artillerie] cédés à l’Ukraine, après avoir été commandés auprès du français Nexter.

Pour rappel, le 27 janvier, soit une semaine à peine après l’annonce concernant la livraison des CAESAr à Kiev, Copenhague fit connaître son intention de mener des discussions avec Elbit Systems en vue de se procurer dix-neuf obusiers « ATMOS » pour 105 millions d’euros [805,2 millions de couronnes danoises] ainsi que huit systèmes lance-roquettes multiples « PULS » pour 127 millions d’euros [942,7 millions de couronnes danoises].

Évidemment, une telle décision fut mal accueillie chez Nexter. « Le CAESAr a fait ses preuves sur le champ de bataille, en Ukraine. Les soldats danois peuvent les utiliser et les pièces sont compatibles avec les systèmes informatiques de défense danois. Pour ces trois raisons, il serait inapproprié pour le ministère d’acheter à la place un système israélien qui ne répond à aucun des critères », fit-il valoir, selon la télévision DR.

Cela étant, les négociations furent rondement menées… Après avoir obtenu le feu vert du Folketing [Parlement danois, ndlr], les contrats pour l’achat des obusiers ATMOS et des systèmes PULS furent en effet notifiés en mars. Et les premiers exemplaires sont déjà sur le point d’être livrés à l’armée royale danoise.

Seulement, les députés danois ont-ils donné leur consentement à ces commandes en connaissance de cause? La question se pose… car, en effet, il s’est avéré que le ministère de la Défense a cherché à leur forcer la main, en affirmant que l’offre faite par Elbit Systems ne serait valable que jusqu’à la fin janvier… alors que c’était inexact puisqu’elle ne devait expirer qu’en juin. En outre, ils ont reçu des informations « erronées », comme l’a admis M. Ellemann-Jensen, qui leur a donc présenté ses excuses, le 11 août, tout en se défendant de tout action « délibérée » de sa part ainsi que de ses services.

Par ailleurs, il est aussi apparu que d’autres offres ont été écartées par l’Agence du matériel et des achats du ministère de la Défense… sans avoir été étudiées. Ce qui ne peut que faire enfler la polémique à laquelle le ministre danois est confronté.

Celui-ci a donc décidé de faire « sauter un fusible », en l’occurence Morten Bæk, le secrétaire d’Etat permanent de son ministère.

« La coopération étroite et la confiance qui sont nécessaires entre un ministre et un secrétaire permanent ne sont plus possibles, en particulier à la lumière des tâches importantes auxquelles sont confrontées les forces armées », a justifié M. Ellemann-Jensen, qui vient de retrouver ses fonctions après un arrêt de travail de six mois. Enfin, il a ouvert le « parapluie », en réclamant l’ouverture d’une « enquête indépendante » sur cette affaire.

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