Taïwan envisage de prolonger la durée de vie d’une partie de ses Mirage 2000-5

En novembre 2022, au cours de l’exercice « Tien Lung » [« Dragon du ciel »], organisé par la force aérienne taïwanaise [RoCAF, pour Republic of China Air Force], quatre chasseurs-bombardiers F-16 devaient simuler l’attaque de l’île tandis que quatre Mirage 2000-5 étaient censés les en empêcher. Le résultat de cette confrontation a été donné par le portail d’information NOWnews au début de cette année. Et il apparut que les avions de conception française eurent clairement le dessus lors de cette confrontation.

En effet, le lieutenant-colonel Zhuang Weibo, de la 2e Escadre de chasse tactique, basée à Hsinchu, a confié que le « score » avait été de 4 à 1 en faveur des Mirage 2000-5. Cela étant, les conditions dans lesquelles s’est déroulée cette simulation de combat aérien n’ont pas été précisées. Mais il est intéressant de noter que le rôle des assaillants a été confié par l’état-major taïwanais à des F-16.

Quoi qu’il en soit, et avec la pression constante exercée par la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APM], les avions de combat taïwanais sont mis à rude épreuve… ce qui fait que leur potentiel s’amenuise de jour en jour. Et l’un des soucis de Taipei porte sur leur maintien en condition opérationnelle [MCO], dont les coûts sont en constante augmentation, en particulier pour les appareils les plus anciens. Dans le même temps, les livraisons des 66 F-16 « Viper » commandés auprès des États-Unis accumulent les retards, ce qui est autre source de préoccupation…

Aussi, l’une des options envisagées par Taipei consisterait à prolonger la durée de vie d’une partie des 54 Mirage 2000-5 encore en service sur les 60 acquis à la fin des années 1990 pour 20 milliards de francs à l’époque.

Via un communiqué publié ler 31 juillet, l’état-major de la force aérienne taïwanaise a dit souhaiter « savoir si la durée de vie d’un certain nombre de Mirage 2000 peut être prolongée pour des raisons à la fois stratégiques et de couverture des risques », a rapporté Focus Taïwan.

Une enveloppe de 4,7 millions de dollars va être débloquée à cette fin et l’évaluation de l’état de ces appareils, en particulier 9 biplaces, devrait être confiée à Dassault Aviation. Il est question qu’elle soit terminée en 2026, ce qui suggère, au regard de ce délai, qu’une modernisation de ces quelques Mirage 2000 n’est pas exclue. Cependant, un tel programme ferait immanquablement l’objet de complications diplomatiques… La République populaire de Chine étant toujours très susceptible dès qu’il est question de contrats d’armement avec Taïwan.

Selon la presse locale, la possibilité de maintenir en service les Mirage 2000-5B pendant vingt ans de plus donnerait davantage de flexibilité à la force aérienne taïwanaise dans la mesure où ces avions peuvent à la fois être utilisés pour des missions de combat et servir à l’entraînement de ses nouveaux pilotes. En outre, au-delà de leurs performances intrinsèques [en particulier leur vitesse ascensionnelle] et leur armement [missiles MICA et Magic II], ces appareils peuvent mettre en oeuvre la nacelle de renseignement électronique ASTAC, fournie par Thales.

En attendant, le Mirage 2000 reste un avion de combat encore prisé. En 2021, l’Indian Air Force a dit vouloir conserver les siens le plus longtemps possible [voire en acquérir d’autres d’occasion] tandis que l’Indonésie a récemment repris ceux de la Force aérienne de l’émir du Qatar. Enfin, la Grèce, le Maroc et l’Égypte seraient intéressés par les 60 Mirage 2000-9 mis en oeuvre par les Émirats arabes unis. À noter que, en France, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] se séparera de ses derniers Mirage 2000-5 en 2028.

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