L’Otan adresse une mise en garde au Kosovo après l’achat de drones tactiques Bayraktar TB-2

Alors que les tensions entre les communautés serbes et albanophones sont récurrentes dans le nord du Kosovo, Pristina a confirmé l’acquisition de drones tactiques Bayraktar TB-2 auprès de la Turquie qui, par ailleurs, a récemment renforcé la KFOR, la force de l’Otan déployée dans l’ancien territoire serbe, après de nouveaux heurts ayant éclaté en mai dernier.

Pour rappel, et malgré les réticences exprimées par Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, les autorités kosovares ont l’intention de tranformer la Force de sécurité du Kosovo [KSF] en une armée régulière, forte de 5000 militaires d’active et de 3000 réservistes [pour 1,8 million d’habitants environ]. D’où l’achat de véhicules de combat d’infanterie ACV-15 [de conception turque] et donc celui d’une douzaine de drones Bayraktar TB-2, lequels peuvent emporter des missiles MAM-L et deux MAM-C.

« En deux ans nous avons augmenté de plus de 80 % le nombre de soldats et de plus de 100 % le budget militaire. Le Kosovo est maintenant encore plus sûr et toujours fier », s’est d’ailleurs félicité Albin Kurti, le Premier ministre du Kosovo, dont la responsabilité dans les récentes violences a été pointé par plusieurs membres de l’Otan, dotn la France et les États-Unis.

Quoi qu’il en soit, la KFOR voit d’un mauvais oeil cet achat de drones tactiques par Pristina. En tout cas, c’est ce que suggère la mise en garde qu’elle a adressée aux autorités kosovares.

« Concernant l’utilisation de toutes les catégories de drones et les limitations correspondantes, y compris concernant le TB-2 Bayraktar, le commandant de la KFOR a l’autorité principale sur l’espace aérien au-dessus du Kosovo », a rappelé la force de l’Otan, en faisant référence à la résolution 1244 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies en 1999.

« L’espace aérien supérieur du Kosovo ne peut être utilisé que par des vols commerciaux. L’espace aérien inférieur [jusqu’à 8700 mètres d’altitude, ndlr] peut être utilisé pour des besoins spécifiques, au cas par cas et sous autorisation préalable du commandant de la KFOR », a-t-elle encore fait valoir.

Cela étant, a-t-elle ajouté, la « KFOR continue de soutenir le développement des forces de sécurité du Kosovo dans le cadre de leur mandat initial, y compris pour les opérations de protection civile telles que la lutte contre les incendies, la neutralisation des explosifs et munitions, la recherche et le sauvetage et la réponse aux déversements de matières dangereuses ».

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