Un A400M de la Royal Air Force a rejoint l’île de Guam lors d’un vol sans escale de 20 heures et 36 minutes

Selon sa fiche technique, l’avion de transport A400M « Atlas » peut parcourir 5800 km avec une charge de 17 tonnes en soute, alors que sa capacité d’emport est de 37 tonnes. Évidemment, la possibilité de le ravitailler en vol, en particulier par un A330 MRTT, change la donne. Cela étant, une telle capacité n’est maîtrisée que depuis peu de temps par la Royal Air Force [RAF], qui aligne actuellement 22 appareils de ce type.

En effet, ce n’est qu’en octobre 2021 qu’un A400M britannique a pu être ravitaillé en vol pour la première fois par un A330 MRTT [ou « Voyager », selon la nomenclature de la RAF], lors d’une campagne d’essais menée par le 206 Squadron basé à Brize Norton.

Les travaux de ce dernier intéressent d’ailleurs l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] puisqu’un équipage A400M Atlas de l’équipe de marque « Avions de transport tactiques » [EM ATT] du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] a récemment été déployé au Royaume-Uni pour « expérimenter les procédures de ravitaillement en vol  » et « consolider l’interopérabilité franco-britannique dans ce domaine ».

Quoi qu’il en soit, en vue de sa participation à l’édition 2023 de l’exercice « Mobility Guardian », organisé dans la région Indo-Pacifique par l’US Air Force, la RAF a envoyé un A400M « Atlas » à Guam. Et, à cette occasion, elle a établi un record de durée de vol pour un avion de ce type.

En effet, l’A400M « ZM420 » a décollé de la base aérienne de Brize-Norton le 3 juillet, peu après huit heures. Ce décollage a été suivi de peu par celui d’un A330 « Voyager ». Les deux appareils ont ensuite survolé le nord du Royaume-Uni, en direction de l’Arctique.

Leur route s’est ensuite séparée après un premier ravitaillement en vol à l’est du Groenland, le Voyager ayant rebroussé chemin tandis que l’A400M mettait le cap vers l’extrême nord du Canada, avant d’entrer dans l’espace aérien de l’Alaska et d’effectuer un second ravitaillement en vol, assuré cette fois un par A330 « Voyager » qui avait été prépositionné sur la base aérienne d’Eilson. Les deux appareils ont volé en formation jusqu’aux îles Aléoutiennes, où un dernier transfert de carburant vers l’avion de transport a été effectué, aux environ de 21 heures [heure de Londres].

Puis, l’A400M « ZM420 » a poursuivi son vol vers la base aérienne d’Andersen, située sur l’île de Guam, où il s’est posé peu avant 5 heures du matin [14 heures, heure locale]. Au total, son périple aura duré 20 heures et 36 minutes.

La participation britannique à l’exercice Mobility Guardian est « le dernier exemple de l’importance que le Royaume-Uni accorde à la région Indo-Pacifique. L’objectif est que les pays concernés développent leurs compétences et leur interopérabilité afin d’être en mesure de fournir, si nécessaire, de la puissance aérienne en surmontant la ‘tyrannie de la distance’, a fait valoir la RAF, via un communiqué.

« Au cours de l’exercice, il est prévu que des sorties soient effectuées depuis et vers le Japon. De telles activités de la RAF démontrent l’engagement du Royaume-Uni envers l’accord d’Hiroshima [récemment conclu entre Londres et Tokyo, ndlr], lequel souligne que la sécurité et la prospérité des régions euro-atlantique et indo-pacifique sont indissociables », a-t-elle par ailleurs souligné.

Le coup d’envoi des manoeuvres « Mobility Guardian 2023 » a été donné le 5 juillet, avec environ 70 avions venus de France [A400M et A330 MRTT, déployés dans le cadre de la mission PEGASE, ndlr], d’Australie, du Canada, du Japon, de Nouvelle-Zélande, de Grande-Bretagne et des États-Unis. La zone d’exercice s’étend dans un rayon de 6000 km.

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