Le Griffon en version « observation d’artillerie » a été testé lors de l’exercice Royal Blackhawk 23

Depuis dix ans, le 1er Régiment d’Artillerie [RA] organise l’exercice interarmées et interalliés « Royal Blackhawk » qui, depuis peu, met l’accent sur l’engagement dit de haute intensité. Et cela a particulièrement été le cas pour l’édition 2023, qui vient de se terminer.

« Depuis 20 ans nous faisions ce que l’on appelle de la contre-insurrection, face à un adversaire mobile, faiblement armé. La guerre en Ukraine nous oblige à nous adapter à un conflit à haute intensité, face à un ennemi qui dispose des mêmes capacités que nous, lourdement armé. Presque une guerre de position. L’environnement de combat n’est plus le même », a ainsi expliqué le lieutenant-colonel Antoine, chef du bureau « opérations/instruction » du 1er RA, auprès de France 3 Bourgogne/Franche-Comté.

L’exercice Royal Blackhawk a mobilisé plusieurs centaines de militaires, des hélicoptères français et britanniques, des Rafale, des Mirage 2000D ainsi qu’un avion de patrouille maritime Atlantique 2 de la Marine nationale. Des unités belges, allemandes, croates et néerlandaises ont également été sollicitées.

Outre les Tigre et les Gazelle du 1er Régiment d’Hélicoptères de Combat [RHC] et les derniers lance-roquettes unitaires [LRU] que possède le 1er RA, l’armée de Terre y a engagé des détachements du 2e Régiment de Hussards [RH], du 3e RH, du 53 Régiment de Transmissions [RT], du 13e Régiment du Génie [RG] et des 40e et 61e RA.

« Une force amie restreinte à des moyens d’artillerie et de renseignement s’est confrontée à un adversaire équipé de moyens modernes et puissants. Le scénario a pris en compte les retours d’expérience des conflits récents dans lesquels la supériorité aérienne n’est pas acquise. Ainsi, les aéronefs français et britanniques ont volé dans un milieu non permissif face à la défense sol-air et aux aéronefs ennemis », a expliqué l’armée de Terre, dans un compte-rendu relatif à ces manoeuvres.

Celles-ci ont notamment porté sur la coordination des « différents feux dans la profondeur », que ce soit avec les chasseurs-bombardiers, les hélicoptères d’attaque, les LRU ou bien encore les mortiers de 120 mm.

« De nombreux drones tactiques ont été utilisés par les équipes déployées sur le terrain pour faciliter leur progression, acquérir et désigner des cibles », a indiqué l’armée de Terre, sans donner davantage de détails. Mais cet exercice a aussi permis aux « équipes d’observation d’artillerie et JTAC [guetteurs aériens tactiques avancés] belges et français » de tester la version ‘observation d’artillerie’ [VOA] du Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon dont « ils seront bientôt dotés », a-t-elle ajouté.

En avril, le centre d’expertise et d’essais « Techniques Terrestres » de la Direction générale de l’armement [DGA] avait indiqué qu’il était en train d’éprouver les performances du Griffon VOA en matière de détection, de reconnaissance et d’identification des cibles potentielles. « Les essais menés ont principalement porté sur la qualité d’images des voies visibles et infra-rouges », avait-il précisé. Et, à cette occasion, il avait donné un premier aperçu de cet engin en publiant plusieurs photographies.

Le Griffon VOA est notamment équipé d’un viseur optronique Paséo [fourni par Safran] qui, monté sur un mât télescopique, intégre un système de navigation inertielle issu de la gamme Sigma 20. Et celui lui donnera ainsi une capacité « de localisation de cibles répondant aux meilleurs standards de l’Otan ». Il est également doté du radar MURIN [Moyen de surveillance Utilisant un Radar d’observation des Intervalles], qui est en mesure de repérer, identifier et surveiller pratiquement tout ce qui bouge, roule ou vole dans un rayon de 24 km [et à 500 m d’altitude].

Photo : 1er RA

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]