Le premier vol du planeur hypersonique VMAX au large de Biscarrosse est-il imminent?

En avril 2021, et alors qu’un premier vol du planeur hypersonique français VMAX [Véhicule Manoeuvrant Expérimental] était attendu, la Direction générale de l’armement [DGA] avait averti, via les notifications HYDROLANT 1140-1121 et NAVAREA IV 337/21, que la navigation allait être potentiellement dangereuse dans quatre zones situées entre Biscarosse et le nord du continent américain, en raison d’un essai de missile.

Si les trois premiers secteurs caractérisaient la trajectoire d’un missile balistique, le quatième, situé au nord des Bermudes, s’en écartait nettement, ce qui était inhabituel. Et cela suggèrait qu’un engin serait libéré au cours de cet essai. Finalement, le ministère des Armées coupa court aux spéculations, en annonçant, le 28 avril, le lancement réussi d’un missile M51.

A priori, il s’agissait d’un M51.3, dont le développement avait été débuté en 2014. D’une portée plus longue de plusieurs centaines de kilomètres, grâce à un troisième étage amélioré, ce missile devait alors entrer en service en 2025.

Qu’en sera-t-il du prochain essai que s’apprête à effectuer la DGA depuis son site de Biscarosse, entre le 26 et le 30 juin? En effet, de nouveaux avertissements de navigation concernant deux zones viennent d’être émis pour cette période. La première s’étend jusqu’à environ 2000 km au large des Landes. Soit jusqu’au niveau de la mer Celtique. Quant à la seconde, perpendiculaire à la première, elle a la forme d’un quadrilatère ayant une base d’environ 300 km pour une hauteur de 200 km. Ce qui fait que la trajectoire ainsi définie est, là encore, inhabituelle.

Deux hypothèses peuvent être avancées. Ainsi, il est possible que la DGA s’apprête à effectuer un tir de missile de croisière naval [MdCN], dont la portée de 1000 km est compatible avec la forme des deux secteurs ayant fait l’objet d’un avertissement de navigation. Mais il n’est pas impossible non plus que le VMAX soit sur le point d’effectuer son premier vol.

D’autant plus que, lors d’une récente audition parlementaire dédiée à la dissuasion nucléaire, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, avait indiqué que les « démonstrations de briques technologiques pour planeurs hypersoniques » allaient être « bientôt entreprises ». Et de préciser qu’il avait fallu, à cette fin, « construire une base de lancement de fusées-sondes dans notre centre d’essais de Biscarosse ».

En mai dernier, dans le cadre des auditions relatives au projet de Loi de programmation militaire 2024-30, l’amiral [2S] Charles-Henri du Ché, conseiller militaire d’ArianeGroup, avait assuré que le VMAX allait « voler incessamment sous peu ». Et d’insister : « On est parfaitement à l’heure ». Cette heure est-elle donc venue?

Pour rappel, emporté par une fusée sonde, le VMAX doit « rebondir » sur les couches de l’atmosphère à une vitesse supérieure à Mach 5. Pour le moment, il ne s’agit que d’un démonstrateur… qui sera suivi très prochainement par un second censé être plus « performant » et qui « ira plus loin dans l’expérimentation », avait expliqué l’amiral du Ché.

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