L’administration américaine donne son feu vert à une modernisation a minima des F-16 turcs

Exclue du programme F-35 par l’administration Trump pour son achat de systèmes russes défense aérienne S-400, la Turquie espère désormais que les États-Unis accepteront de lui livrer 40 nouveaux chasseurs-bombardiers F-16 Block 70 « Viper » ainsi que des kits pour porter 80 de ses anciens avions de ce type à ce standard.

Seulement, ce dossier, ouvert en octobre 2021, n’est toujours pas réglé, alors que Joe Biden, l’actuel locataire de la Maison Blanche, souhaite donner satisfaction à Ankara.

En janvier, le Wall Street Journal rapporta ainsi que l’administration américaine avait l’intention de demander au Congrès l’autorisation de livrer à la Turquie 40 F-16 Viper, 79 kits de modernisation pour des appareils existants, 900 missiles air-air et de 800 bombes. Mais cette demande n’a finalement pas été publiée, plusieurs sénateurs influents ayant laissé entendre qu’ils s’y opposeraient. Du moins tant que la Turquie bloquerait l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan.

« Une fois que les protocoles d’adhésion à l’OTAN seront ratifiés par la Turquie, le Congrès pourra envisager la vente d’avions de combat F-16. Toutefois, un échec à cet égard remettrait en question cette vente en cours », firent en effet valoir 29 sénateurs républicains et démocrates, dans une lettre adressée à M. Biden, en février dernier.

Depuis, la Finlande est devenue le 31e membre de l’Otan… Tandis que la Suède attend toujours le feu vert des parlements turc et hongrois pour officialiser son adhésion à l’Alliance.

Quoi qu’il en soit, et pour le moment, la Turquie devra se contenter d’une modernisation a minima d’une partie de ses F-16. Du moins si le Congrès approuve la demande qui vient d’être faite par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations de matériels militaires américains via la procédure FMS [Foreign Military Sales].

En effet, le 17 avril, celle-ci a publié un avis portant sur des mises à niveau limitées des F-16 turcs. Mises à niveau portant notamment sur leur avionique, leurs logiciels, leur Système automatique d’évitement de collision au sol [AGCAS] et leur système multifonctionnel de distribution d’informations [MIDS BU II]. Le montant de ce contrat potentiel est estimé à 259 millions de dollars.

Cette vente potentielle « soutiendra la politique étrangère et les objectifs de sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer l’interopérabilité de la Turquie au sein de l’Otan et à assurer la sécurité de vol des F-16 » de la force aérienne turque, justifie laconiquement la DSCA. Et d’ajouter qu’elle « améliorera la capacité de la Turque à faire face aux menaces actuelles et futures » tout en lui permettant de « défendre son territore et le personnel américain qui y est stationné ».

Pour rappel, le F-16V suppose des améliorations bien plus conséquentes puisqu’il est doté de la Liaison 16, d’un radar à antenne active [AESA] APG-83 SABR, d’un ordinateur de mission avancé, d’un Center Pedestal Display [affichage de suivi de terrain] et d’une connectivité améliorée.

Cependant, la semaine passée, le ministère turc de la Défense a donné son feu vert au programme ÖZGÜR, lequel prévoit de moderniser ses F-16 block 40/50 en les dotant d’un radar à antenne active MURAD AESA ainsi que d’un nouvel ordinateur de mission de conception locale. L’objectif est de leur donner suffisamment de potentiel pour les conserver jusqu’en 2050.

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