Le ministère roumain de la Défense demande au Parlement d’approuver l’achat d’au moins un sous-marin

En janvier, des sources diplomatiques françaises avaient confié à l’agence Reuters que l’engagement militaire de la France en Roumanie, via la mission « Aigle », menée dans le cadre de l’Otan, allait se traduire par un « retour d’investissement », alors que Bucarest envisageait de moderniser et de renforcer ses forces armées, grâce à un budget de la Défense porté à 2,5% du PIB en 2023.

Pour l’instant, les annonces faites par le ministère roumain de la Défense ont surtout concerné les forces terrestres… avec l’acquisition prévue de chars américains M1A2 Abrams. En outre, pour ce qui concerne l’artillerie, Bucarest envisage d’établir une coopération industrielle avec Séoul, l’achat d’obusiers K-9 « Thunder », produits par le groupe Hanwha Aerospace, étant envisagé. À plus long terme, les forces aériennes roumaines devraient être dotées de chasseurs-bombardiers F-35A… Mais la route est encore longue pour que cela soit effectivement le cas.

Cela étant, et pour le moment, la marine roumaine [Forțele Navale Române] fait figure de parent pauvre, avec des programmes d’acquisition qui s’éternisent. Ainsi, vainqueur, en 2019, d’un appel d’offres ayant connu maints rebondissements, le français Naval Group n’a toujours pas finalisé la vente de quatre corvettes Gowind, pour un montant alors évalué à 1,2 milliard d’euros.

Cependant, à l’occasion d’une visite officielle du président Macron à Bucarest, en juin 2022, la Roumanie et la France signèrent une lettre d’intention concernant un « plan ambitieux » de soutien à la Forțele Navale Române. Plus tard, le ministre roumain de la Défense, qui était alors Vasile Dîncu, précisa qu’il était question d’acquérir au moins un sous-marin de type Scorpène auprès de Naval Group.

Depuis, M. Dîncu a été contraint à la démission après avoir tenu des propos jugés tendancieux sur la guerre en Ukraine. Et le projet d’acquérir un sous-marin Scorpène n’a plus fait parler de lui… Du moins jusqu’à ce jour.

En effet, ce 12 avril, le ministère roumain de la Défense a demandé au Parlement d’approuver trois programmes d’armement, dont un relatif aux capacités sous-marines de la Forțele Navale Române.

« L’augmentation du budget de la Défense à partir de 2023, à 2,5% du PIB, crée les conditions pour le lancement de programmes d’acquisition strictement nécessaires à l’accélération de la modernisation des forces armées roumaine », a fait valoir Angel Tîlvăr, le successeur de M. Dîncu.

Ainsi, l’un des programme soumis aux parlementaires parle de doter la force navale roumaine de « navires de type sous-marin » afin de lui permettre de mener des missions de reconnaissance et de collecte d’informations ainsi que des « actions de combat » contre des navires de surface et des sous-marins ennemis, « indépendamment ou en coopération avec d’autres forces », que ce soit dans les « eaux territoriales, les eaux internationales, les zones côtières hostiles ou encore dans les zones à « haut degré de risque, loin de nos propres bases navales ».

Le ministère roumain de la Défense ne livre pas plus de détails sur ce programme… On ignore le nombre de sous-marins qu’il entend acquérir… et surtout la somme qu’il est prêt à investir.

Compte tenu des enjeux sécuritaires de la mer Noire, une étude avait estimé, en 2018, que force navale roumaine devait disposer d’au-moins trois sous-marins. Et à l’époque, le Type 214 du groupe allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] était envisagé.

Quant aux deux autres projets soumis au Parlement roumain, l’un porte sur le renouvellement des capacités de lutte contre les mines, ce qui passera par l’acquisition de navires dédiés [la France a également des choses à proposer dans ce domaine…] tandis que l’autre vise à moderniser les capacités de trois corvettes lance-missiles de type « Tarentul ».

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