Le Japon lance la production de son planeur hypersonique HGVP

En août 2022, et alors que le Japon s’apprêtait à dévoiler une nouvelle stratégie de défense afin de faire face aux actions de la Corée du Nord, de la Chine et de la Russie, il fut rapporté que le gouvernement nippon envisageait de doter ses forces d’autodéfense de plus d’un millier de missiles ayant une portée comprise entre 1000 et 1500 km, l’idée étant de disposer d’une capacité de « contre-attaque »… et donc de renforcer les moyens de dissuasion de l’archipel.

D’où les contrats qui viennent d’être notifiés à Mitsubishi Heavy Industries [MHI], pour une valeur totale d’environ 3 milliards de dollars. Comme attendu, il s’agira de modifier le missile de Type 12, destinés à la lutte anti-surface, pour augmenter significativement leur portée et permettre aux navires et aux avions de combat F-15J de les mettre en oeuvre.

Mais le ministère japonais de la Défense entend aller encore plus loin, MHI ayant également à développer un nouveau missile de croisière destiné à être installé à bord des sous-marins de la Force d’autodéfense maritime japonaise, probablement ceux de la classe Taigei, dont les deux premières unités [les JS Taigei et JS Hakugei] ont récemment été admises au service.

Un dernier contrat porte sur la « production » d’une arme hypersonique, dont les premiers exemplaires devront être livrés en 2026/27. Dans son communiqué, le ministère japonais de la Défense ne livre que très peu de détails à son sujet, si ce n’est qu’il s’agira d’un « planeur » devant être utilisé pour la « défense des îles éloignées ».

En 2019, à la suite des États-Unis, de la Russie, de la Chine et de la France, le Japon confirma qu’il menait deux projets d’armes hypersoniques. Ainsi, une enveloppe d’environ 60 millions de dollars avait été débloquée pour financer des recherches sur un moteur de type Scramjet ou superstatoréacteur] destiné à un missile de croisière hypervéloce de longue portée, appelé HCM [pour Hypersonic Cruise Missile]. Quant au second programme, a priori lancé un an plus tôt, il visait à mettre au point un planeur hypersonique [le HGVP pour Hyper Velocity Gliding Projectile] devant être propulsé par un moteur-fusée à combustible solide.

Dans le même temps, pour le guidage de telles armes, il fut avancé que Tokyo établirait un « réseau de sept satellites » pour permettre à ses forces d’autodéfense de disposer de données de navigation sans avoir à dépendre de « systèmes étrangers ».

Le développement de ces deux armes hypersoniques se fait sous l’égide de l’ATLA, l’agence du ministère japonais de la Défense dédiée aux acquisitions, à la technologie et à logistique. Les travaux les concernant n’ont guère fait l’objet de publicité jusqu’à présent, aucune annonce sur des essais n’ayant, a priori, été effectuée, même si MHI dispose d’un centre de recherche équipé d’une soufflerie hypersonique à Nagasaki.

S’agissant du HGVP, sa mise au point doit se faire en deux temps. D’abord, et afin d’accélérer son déploiement, une version dite « block 1 », reposant sur des technologies existantes, sera déployée. Puis viendra ensuite la version « block 2 », laquelle aura des « capacités améliorées » grâce à l’apport de technologies sur lesquelles travaille l’ATLA actuellement. Ainsi, il est question de l’équiper d’un autodirecteur pour lui permettre d’attaquer des cibles mobiles… comme un porte-avions.

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