La France s’associe à la Belgique et aux Pays-Bas dans le domaine de la guerre des mines

En 2016, la Belgique, en association les Pays-BAs, avait notifié au tandem formé par les industriels français Naval Group et ECA Robotics un contrat relatif au développement d’une future capacité de guerre des mines, reposant sur de douze nouveaux chasseurs de mines de type « rMCM » ainsi que sur des drones navals. Et cela afin de remplacer, à terme, les navires de la classe Eridan [ou CMT, pour chasseur de mines tripartite], acquis dans les années 1980 dans le cadre d’une coopération avec la France.

Justement, cette dernière avait déjà noué un partenariat dans ce domaine avec le Royaume-Uni, peu après la signature des accords de Lancaster House, via le programme MMCM [Maritime Mine Counter Measures], celui-ci étant l’un des quatre piliers d’un projet plus vaste, appelé SLAM-F [Système de Lutte Anti-Mines navales Futur].

En effet, dans le détail, et outre des systèmes de drones navals anti-mines [développés par Thales] et dont un prototype a été livré à la Direction générale de l’armement [DGA] en décembre 2021, le SLAM-F prévoit la mise en oeuvre de Bâtiment de guerre des mines [BGDM], de Bâtiments bases des plongeurs démineurs de nouvelle génération [BBPD NG] et d’un Système d’exploitation des données de guerre des mines [SEDGM].

Si les projet français et belgo-néerlandais sont partis sur des bases différentes, ils vont se rejoindre. En effet, ce 18 octobre, à l’occasion du salon Euronaval, la France, la Belgique et les Pays-Bas se sont mis d’accord sur « une coopération visant à promouvoir les synergies et les avantages mutuels en ce qui concerne les capacités de guerre des mines nationales », l’objectif étant « d’accroître l’efficacité de leurs programmes respectifs et de renforcer l’interopérabilité de leurs systèmes nationaux de guerre des mines ».

Ainsi, détaille le ministère des Armées, la France a confirmé que les futurs bâtiments de guerre des mines destinés à la Marine nationale auraient la même conception de base que les rMCM commandés par la Belgique et les Pays-Bas. Les trois pays « partagent les objectifs de maximiser les communautés de conception afin de créer des opportunités pour un soutien en service conjoint spécifique et toute autre activité conjointe liée aux capacités de guerre des mines », explique-t-il.

En clair, il s’agit de continuer une coopération imaginée il y a plus de quarante ans pour les chasseurs de mine de la classe Eridan…

Selon Naval Group, le rMCM est un navire affichant un déplacement de 2800 tonnes, pour une longueur de 82,6 mètres et une largeur de 17 mètres. D’une autonomie de supérieure à 3500 nautiques, il peut naviguer à la vitesse maximale de 15,3 noeuds. Mis en oeuvre par un équipage de 63 marins, il est équipé de deux portiques latéraux avec berceau flottant pour drones de surface et embarcations commandos, d’une grue arrière de 15 tonnes et d’un pont roulant de 3 tonnes.

La Marine nationale en attend six exemplaires, la commande devant être notifiée en 2023 pour une première livraison en 2026. À noter que ces navires sont construits par Kership, la co-entreprise de Naval Group et de Piriou.

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