Nexter et SERA Ingénierie s’associent pour former le « champion français » de la robotique militaire

Le secteur européen de la robotique militaire risque d’être chamboulé si le groupe émirati Edge arrive à prendre le contrôle de l’entreprise estonienne Milrem Robotics… Ce qui pourrait lui couper l’accès au Fonds européen de défense [FEDef], lequel exclut en principe tout industriel « soumis au contrôle d’un pays tiers ou d’une entité d’un pays tiers ».

Or, Milrem Robotics coordonne le projet européen iMUGS [Integrated Modular Unmanned Ground System] et plusieurs plateformes robotisées dévoilées au cours de ces dernières années par certains industriels reposent sur son robot THeMIs. Tel est le cas du ROCUS, développé par CNIM Systèmes Industriels pour l’ouverture des itinéraires piégés, du robot terrestre anti-char de MBDA ou encore celui de l’Optio avec son canon de 20 mm, conçu par Nexter.

Justement, et alors que le projet de Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 envisage un effort significatif de 5 milliards d’euros en faveur des systèmes robotisés [drones aériens et navales, robots terrestres], l’industriel a noué un partenariat avec SERA Ingénierie [filiale du groupe SOGECLAIR] pour former le « champion français de la robotique militaire ».

Via cet accord, qui vise à proposer des « solutions souveraines », Nexter et SERA Ingénierie, spécialiste du contre-minage, de la simulation et du comportement dynamique des véhicules, ont l’intention de développer des robots terrestres pour l’armée de Terre, sur la base de la plateforme « PHOBOS », laquelle a été développée selon une architecture modulaire, en privilégiant la mobilité et l’autonomie, au bout de dix années d’investissements.

« Ce porteur robotisé polyvalent de moins de deux tonnes à vide et offrant une tonne de charge utile, a été conçu pour mettre en œuvre tout type de kits de missions [outils, capteurs, effecteurs] », explique Nexter. Et d’ajouter : « Ses quatre roues indépendantes avec suspensions renforcées lui permettent de suivre aisément à grande vitesse les traces des véhicules blindés en service sur tout type de terrain. »

Pour le moment, PHOBOS est doté d’un moteur thermique… Mais il pourra disposer d’une motorisation hybride ou électrique [la première étant plus efficace que la seconde, selon les retours d’expérience de l’armée de Terre avec le Robopex].

En matière robotique, Nexter rappelle qu’il a mis au point un « kit d’autonomie de mobilité alliant de la télé-opération assistée à des capacités autonomes exploitables en milieu hostile [suivi de personnel, suivi de route, suivi en convoi, ralliement sur point d’intérêt…] » afin de disposer « d’un système Homme-Robot optimisé où la contribution de chaque entité est ajustée au mieux et en temps réel, quelle que soit la situation tactique ».

Sans tarder, Nexter et SERA Ingénierie ont dévoilé leur premier projet commun, c’est à dire un porteur robotisé PHOBOS destiné aux unités du Génie. « Grâce à une architecture robotique pointue, ce robot remplira des missions dangereuses comme du contreminage en assurant la sécurité de ses opérateurs » tout en  » en conjuguant au mieux mobilité, ergonomie et faible empreinte logistique », avancent les deux partenaires.

Photo : VBMR-L Serval et robot PHOBOS – Nexter

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