La ministre des Armées souligne l’importance de la présence navale française dans le détroit d’Ormuz

Pour le dernier réveillon de la Saint-Sylvestre des années 2010, la ministre des Armées, Florence Parly, avait décidé de se rendre à bord de la frégate légère furtive [FLF] Courbet, alors en mission en océan Indien depuis mi-novembre. Une façon de souligner l’importance de la présence navale française dans cette partie du monde.

Pour rappel, et après s’être distinguée lors de la saisie de 3,5 tonnes de drogue alors qu’elle était engagée au sein de la Force opérationnelle combinée 150 [CTF-150], dont l’action est coordonnée par la 5e Flotte de l’US Navy, la frégate Courbet va participer à l’initiative européenne de sécurité [EMASOH pour European-Led mission Awareness Strait of Hormuz] qui, lancée par la France, vise à assurer la surveillance et la protection du trafic maritime dans le détroit d’Ormuz, après plusieurs incidents et arraisonnements de pétroliers par l’Iran au cours de ces derniers mois.

« Il était très important pour moi d’être parmi vous ce soir. Et cela, pour plusieurs raisons. D’abord pour vous dire merci. Merci à vous tous, car la mission que vous conduisez est essentielle », a ainsi déclaré Mme Parly, devant l’équipage de la frégate.

« Vous n’êtes pas sous des cieux lointains, vous êtes au centre de toutes nos préoccupations. Vous n’êtes pas sur des mers éloignées, vous opérez au carrefour du commerce mondial. Car Ormuz, ce n’est pas seulement le nom d’un bras de mer qui unit le Golfe arabo-persique à celui d’Oman; Ormuz, c’est l’autoroute maritime d’un tiers du pétrole européen, l’un des principaux noeuds qui voit transiter de nombreux cargos à destination de la France et de l’Europe », a rappelé la ministre.

Et d’ajouter, en faisant référence aux attaques des installations pétrolières saoudiennes attribuées à l’Iran, en septembre 2019 : « C’est aussi, au croisement des civilisations, une zone qui cristallise les tensions de la région, où une étincelle peut provoquer un brasier, comme nous l’avons craint à la suite des attaques d’Abqaik et de Khurais. »

Après avoir insisté sur la volatilité de la situation dans la région et affirmé que la France condamnait « fermement les attaques perpétrées contre les emprises de la Coalition internationale en Irak et les tentatives d’intrusion […] dans l’enceinte de l’ambassade américaine à Bagdad », Mme Parly a loué le « professionnalisme, la détermination, le sang-froid et la lucidité » des marins du Courbet.

« Ces qualités sont fondamentales pour porter haut nos valeurs, et pour défendre le droit international tout en contribuant à la désescalade comme nous nous y attachons tous depuis le début de cette crise », a poursuivi la ministre, qui a aussi souligné la détermination de la France à « affirmer son statut de puissance maritime » et de « puissance d’équilibre ».

En outre, a continué Mme Parly, la mission de la frégate Courbet est « essentielle » car elle « va bien au-delà de la France de la défense de nos libertés et des équilibres régionaux » dans le mesure où son équipage « construit » également la « défense européenne ».

« Vous êtes les artisans de l’Europe de la défense. Vous serez demain les pionniers de la mission de surveillance maritime européenne dans le détroit d’Ormuz qui sera pleinement opérationnelle au début de l’année », a déclaré la ministre, en s’adressant aux 180 marins de la frégate française, qui seront les « premiers marins français à participer à cette initiative portée par la France, qui rassemblera plus de 400 marins de nombreux pays européens au profit de la défense de la sécurité et de la stabilité de la région. »

Pour le moment, seuls les Pays-Bas et le Danemark ont indiqué qu’ils enverraient des navires dans le détroit d’Ormuz au titre de cette mission européenne voulue par Paris.

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