Israël aurait effectué au moins 202 frappes en Syrie au cours des 18 derniers mois

Généralement, après que des frappes aériennes ont été signalées en Syrie, le ministère israélien de la Défense répond, quand il est interrogé sur son éventuelle responsabilité, par un laconique « pas de commentaires ». Aussi, rares sont les fois où Israël assume les actions militaires qu’il a mené chez son voisin syrien, avec lequel il est toujours en guerre. Il aura même fallu attendre mars 2018 pour que l’État hébreu reconnaisse officiellement ce que tout le monde savait déjà au sujet du raid qu’il avait lancé près de 11 ans plus tôt contre le site d’Al-Kibar qui, situé dans la province de Deir ez-Zor, était soupçonné d’abriter des activités nucléaires.

Cependant, il est déjà arrivé que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, ait publiquement admis des frappes de Tsahal en Syrie, sans pour autant préciser lesquelles. « Nous agissons quand nous devons agir, y compris ici, de l’autre côté de la frontière, avec des dizaines de frappes destinées à empêcher le Hezbollah d’obtenir des armes pouvant changer le rapport de force », avait-il expliqué en avril 2016.

En outre, cette année, Tsahal a seulement reconnu avoir lancé des raids en représailles à des actions menées depuis la Syrie contre le territoire israélien par la force al-Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la révolution iranien, chargé des opérations extérieures. Au cours de l’un d’eux, l’aviation israélienne a perdu un F-16.

Cela étant, ces derniers temps, il ne se passe pratiquement pas une semaine sans qu’il soit fait état de frappes aériennes contre des bases syriennes. Le plus souvent, ces actions sont imputées par Damas à Israël. Mais il arrive parfois qu’une autre explication soit avancée par le régime syrien, comme lors de l’explosion ayant eu lieu sur la base de Mazzé [déjà prises pour cible à plusieurs reprises par l’aviation isralienne, ndlr]. Là, un « court-circuit » dans un dépôt de munitions en aurait été à l’origine… alors que d’autres sources ont évoqué une action d’Israël.

Reste que, le 30 août, M. Netanyahu a lancé une nouvelle mise en garde à Téhéran. « Les forces de sécurité israéliennes continueront à mener avec force et détermination des actions contre les tentatives de l’Iran d’implanter ses forces et des systèmes sophistiqués d’armement en Syrie », a-t-il en effet déclaré.

Plus tôt, Damas et Téhéran avait convenu de renforcer leur coopération militaire, la partie iranienne étant allé jusqu’à propose de « reconstruire » l’industrie syrienne de l’armement.

Quoi qu’il en soit, il est donc compliqué de mesurer l’ampleur de l’engagement militaire israélien en Syrie. Du mois était-ce le cas jusqu’à présent. Car, le 4 septembre, un responsable de Tsahal a indiqué, sous le sceau de l’anonymat, que 202 frappes avaient été effectuées au cours des 18 derniers mois pour éviter un « ancrage » militaire iranien sur le territoire syrien, voire pour empêcher des transferts d’armes vers le Hezbollah.

Ces frappes ont toutes visé « objectifs militaires, la plupart appartenant aux Gardiens de la révolution », a précisé ce responsable militaire israélien. Au total, Tsahal a « consommé » environ « 800 missiles et bombes » lors de ces raids.

« Nous ferons face à toute menace iranienne, d’où qu’elle vienne. Notre liberté d’action est totale », a encore affirmé, au début de cette semaine, Avigdor Lieberman, le ministre israélien de la Défense. Des propos susceptibles de concerner l’Irak, où Téhéran aurait transféré des missiles balistiques à la milice chiite irakienne Kataëb Hezbollah.

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