L’Iran entend maintenir sa présence militaire en Syrie

Ces derniers mois l’aviation israélienne a effectué plusieurs raids contre des bases syriennes soupçonnées d’abriter des éléments d’al-Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la révolution iranien. Ainsi, celle de Tiyas a été visée à au moins deux reprises. Et, peu après l’annonce du retrait des États-Unis de l’accord relative au programme nucléaire iranien, en mai, Israël a massivement riposté à des tirs de missiles en direction de son territoire en visant des « cibles iraniennes » en Syrie.

En outre, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a cherché l’appui de la Russie pour tenter de réduire cette présence militaire iranienne en Syrie. Au plus a-t-il obtenu, après le succès militaire obtenu contre les rebelles par Damas dans les provinces méridionales de Deraa et de Qouneitra, le déploiement d’unités de la police militaire russe le long de la ligne « Bravo » (qui sépare le plateau du Golan) pour, officiellement, « prévenir tout risque de provocation dans ce secteur » contre les casques bleus de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD).

Cela étant, cette présence militaire iranienne en Syrie risque de durer encore longtemps dans la mesure où elle a été pérennisée par un accord de coopération conclu le 27 août entre les ministres iranien et syrien de la Défense.

Ainsi, le général Abolghasem Alinejad, attaché de défense iranien en poste à Damas, a expliqué, ce 28 août, que la « présence continue de conseillers iraniens en Syrie est l’un des aspects couverts par l’accord technique de défense. »

En réalité, l’Iran a fait plus que de déployer des « conseillers » en Syrie… En effet, Téhéran a recruté et entraîné des combattants afghans de confession chiite avant de les envoyer renforcer les troupes gouvernementales syriennes.

En outre, l’Iran va aider la Syrie réhabiliter son industrie de l’armement. C’est ce qu’a en effet expliqué, la veille, Amir Hatami, le ministre iranien de la Défense, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision al-Mayadeen, proche du Hezbollah, la milice chiite libanaise.

« Avec cet accord, nous avons ouvert la voie à une reconstruction des industries militaires syriennes », a fait valoir M. Hatami. « L’élément le plus important de l’accord, c’est la reconstruction des Forces armées et des industries militaires de défense syriennes, pour qu’elles puissent retrouver leur pleine capacité », a-t-il insisté.

À en croire les autorités israéliennes, cette coopération industrielle aurait d’ores et déjà commencé. En août 2017, M. Netanyahu avait en effet accusé l’Iran d’être « en train d’installer des sites de production de missiles en Syrie et au Liban avec l’objectif d’utiliser ces armes contre Israël. »

Quelques jours plus tôt, la société d’imagerie satellitaire ImageSat International avait diffusé des photographies montrant le chantier d’une usine qui, implantée à Wadi Jahannam, une ville située sur la côte syrienne, présentait de fortes similitudes avec un site de production de missiles installé près de Téhéran.

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