La Belgique retire ses 4 avions F-16 de la coalition anti-jihadiste

Au début des opérations contre l’État islamique menées par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis, la Belgique et les Pays-Bas avaient convenu de mettre en place un système de rotation appelé « flip-flop » pour des raisons essentiellement budgétaires.

Ainsi, ces deux pays devaient envoyer pour un an, en alternance, un détachement d’avions F-16 en Jordanie. Seulement, les Pays-Bas n’ont pas toujours joué le coup, les responsables néerlandais ayant indiqué, en janvier 2017, que la Koninklijke Luchtmacht (KLu) ne serait pas en mesure de prendre le relais des six chasseurs-bombardiers belges au moment de la relève, prévue en juillet.

La raison avancée par le ministre néerlandaise de la Défense était que la KLu allait avoir « besoin de davantage de temps pour préparer ses avions de combat et son personnel ».

En réalité, comme l’avait expliqué le général Tom Middendorp, chef d’état-major des armées néerlandaises à l’époque, la participation aux opérations aériennes de la coalition risquait de provoquer une « perte de compétence » chez les pilotes bataves pour d’autres missions. Dont, entre-autres, la préparation de l’arrivée du F-35A.

Quoi qu’il en soit, la Belgique, bien que d’abord réticente pour des considérations budgétaires, a prolongé la mission de ses F-16, réduits à 4 exemplaires. « Les missions opérées par nos appareils auprès de la coalition anti-Daesh resteront inchangées. Mais les heures de vol vont passer de 400 à 250 par mois », avait alors expliqué Steven Vandeput, le ministre belge de la Défense.

Alors que les opérations aériennes contre l’EI tendent à se réduire et que d’autres membres de la coalition maintiennent un dispositif encore conséquent (États-Unis, France, Royaume-Uni), la Belgique vient de retirer ses 4 F-16 de Jordanie, conformément à l’accord passé avec les Pays-Bas, qui prendront finalement leur relais à partir de janvier 2018.

Ces 4 F-16 ont donc atterri le 27 décembre sur la base aérienne de Kleine-Brogel (Limbourg), en présence de M. Vandeput, qui n’a pas manqué de souligner la « fantastique prestation » des aviateurs belges, ainsi que du général Frederik Vansina, le commandant de la composante « air » de la Défense belge.

Selon le bilan donné par ce dernier, les F-16 belges ont, durant 18 mois, effectué 605 missions et largué 675 munitions en 6.080 heures de vol. « L’efficacité des attaques au sol contre des positions des jihadistes de l’EI a atteint 85% et le taux de réussite des frappes a été de 97% », a-t-il précisé.

Cela étant, la mission des aviateurs belges a été marquée par des accusations portées à leur encontre par la Russie. En octobre 2016, Moscou les avait en effet tenus pour responsable d’une frappe ayant causé la mort de 6 civils lors d’un raid sur Khassadjek, un village syrien de la région d’Alep.

Seulement, les « preuves » de l’état-major russe sur cet incident n’en étaient pas, les numéros IFF (identification, friend or foe) qu’il avait transmis ne correspondaient pas aux appareils belges. « Je vois cela aussi comme une façon de présenter sous un jour meilleur leurs propres dégâts collatéraux en Syrie », avait alors ironisé Didier Reynders, le chef de la diplomatie belge.

Aussi, lors du bilan de l’action des F-16 au Levant, le général Vansina a assuré ne pas disposer d’éléments sur d’éventuelles victimes civiles causées par des frappes belges.

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