Un missile balistique nord-coréen a encore survolé le Japon

Que va bien pouvoir dire Shinzo Abe, le Premier ministre japonais? Après le survol, en août, de l’île nippone d’Hokkaïdo par un missile balistique nord-coréen, il avait parlé d’un tir « inacceptable », qualifié de « menace grave et sans précédent ».

Dans la foulée, M. Abe a défendu la nécessité, pour son pays, d’augmenter les dépenses militaires et de renforcer l’alliance avec les États-Unis. « Nous allons prendre toutes les mesures appropriées envers (les incidents comme) le tir d’un missile au-dessus du Japon. Enfin, il a aussi demander, à nouveau, le renforcement des sanctions des Nations unies prises à l’égard de la Corée du Nord.

Ce qu’a fait le Conseil de sécurité, cette semaine, après le 6e essai nucléaire réalisé par la Corée du Nord, en votant une résolution limitant, notamment, les importations nord-coréennes de pétrole. Des sanctions qualifiées de « scélérates » par Pyongyang. Pour autant, elles n’ont nullement incité les dirigeants nord-coréens à la mesure.

En effet, le Comité coréen pour la paix en Asie-Pacifique, chargé des relations extérieures et de la propagande, s’en est pris vigoureusement au Japon dans un communiqué de presse diffusé le 13 septembre. « Les quatre îles de l’archipel [japonais] doivent être coulées à l’aide d’une bombe nucléaire. […] L’existence du Japon n’est plus nécessaire à nos côtés », a-t-il lancé.

Puis, histoire de joindre le geste à la parole, la Corée du Nord a envoyé, la seconde fois en moins d’un mois, un missile balistique survoler Hokkaïdo, ce qui a déclenché le système J-Alert. L’engin s’est ensuite abîmé dans l’océan Pacifique, à 2.000 km à l’est de l’île nippone.

Selon le ministère sud-coréen de la Défense, l’engin en question a été tiré depuis un site proche de l’aéroport de Pyongyang. Il aurait atteint l’altitude de 770 km et parcouru 3.700 km. Des données supérieures à celles constatées lors du survol, fin août, d’Hokkaïdo par un missile Hwasong-12 (altitude de 550 km pour une distance parcourue de 2.700 km).

Comme l’on pouvait s’y attendre, ce nouveau tir de missile a été condamné par la communauté internationale, à commencer par le pays principalement concerné. « Le Japon ne tolérera jamais les provocations de la Corée du Nord », a déclaré Shinzo Abe, qui a demandé une énième réunion du Conseil de sécurité des Nations unies pour évoquer le cas nord-coréen.

« Le Japon ne tolérera jamais ces provocations à répétition et nous avons protesté vigoureusement auprès de la Corée du Nord », a, de son côté, averti Yoshihide Suga, le porte-parole du gouvernement japonais.

Seulement, il va être compliqué de renforcer une fois encore les sanctions prises à l’endroit de Pyongyang, qui compte, parmi ses alliés et soutiens, la Chine et la Russie, même si leur application est plus théorique que pratique, le régime nord-coréen ayant mis en place un système pour les contourner avec une relative facilité.

En outre, la résolution adoptée cette semaine par les Nations unies, édulcorée par rapport au projet initial présenté par les États-Unis afin d’éviter un veto chinois ou russe, devrait avoir un impact limité.

Cela étant, selon le Kremlin, le président Macron et son homologue russe, Vladimir Poutine, ont convenu, lors d’un entretien téléphonique, de montrer « unis concernant le caractère inadmissible d’une poursuite de l’escalade » dans la péninsule coréenne et se sont mis d’accord sur « la nécessité de résoudre cette situation extrêmement compliquée exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques, par la reprise de négociations directes » avec la Corée du Nord.

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