Nouvelles tensions entre Israël et la Syrie
La Syrie a accusé Israël d’avoir bombardé, le 27 avril, une position militaire située à proximité de l’aéroport international de Damas, situé à 25 km au sud-est de la capitale syrienne.
Une source militaire citée par l’agence officielle syrienne SANA a parlé d’une « agression israélienne avec plusieurs missiles tirés à partir des territoires occupés [Israël dans le vocabulaire syrien] » ayant provoqué des « dégâts matériels », sans donner plus de précisions.
De son côté, la chaîne de télévision Al-Manar, liée au Hezbollah, la milice chiite libanaise, la violente explosion entendue à l’aéroport de Damas serait « vraisemblablement due à un raid aérien israélien » ayant visé des « dépôts de fuel et un entrepôt. »
En Israël, le ministre du Renseignement, Israël Katz, n’a pas démenti la responsabilité de son pays, affirmant que cette frappe présumée était « cohérente » avec la politique israélienne. En clair, les entrepôts visés devaient être utilisés par le Hezbollah, principal ennemi de l’État hébreu, pour y stocker de l’armement en provenance d’Iran.
« Le Premier ministre a déclaré que nous agirons à chaque fois que nous recevrons des renseignements sur le transfert d’armes avancées au Hezbollah », a rappelé le ministre israélien.
Si ce raid est confirmé, alors ce serait au moins le troisième mené en Syrie par Israël pour empêcher un transfert d’armes au bénéfice du Hezbollah. Une autre, effectuée le 23 avril, aurait visé un camp d’entraînement de milices chiites dans la partie syrienne du plateau du Golan. Mais, faute de confirmation, le conditionnel est d’usage.
Une première frappe israélienne présumée avait visé, en janvier, la base syrienne de Mazzé. La seconde, effectuée contre le Hebollah dans la région de Palmyre, avait par la suite donné lieu à la destruction d’un missile syrien par le système anti-missile Arrow.
Interrogé sur ce dernier raid israélien présumé, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a fait savoir que « Moscou et Israël échangent des informations via différents canaux ». Et d’insister : « Nos états-majors ont un dialogue constant ». Toutefois, il a estimé que « tous les pays doivent faire preuve de retenue pour éviter une montée des tensions dans une région déjà passablement agitée » et appelé « respect de la souveraineté de la Syrie. »
Son homologue au ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a été plus tranchante en condamnant « actes d’agression contre la Syrie », considérés comme étant « inacceptables et contraires aux principes et aux normes du droit international. »
C’est dans ce contexte que, au soit du 27 avril, l’armée israélienne a indiqué avoir abattu une « cible » au-dessus du plateau du Golan avec une batterie antimissile Patriot. Des médias israéliens ont affirmé que l’engin abattu était un drone, ce qu’un porte-parole de Tsahal a refusé de confirmer.