La Géorgie « se rapproche » d’une possible adhésion à l’Otan

georgie-20140611

Lors du sommet tenu par l’Otan à Bucarest, en 2008, la Géorgie – comme l’Ukraine d’ailleurs – ne fut pas admise à rejoindre le « Plan d’action vers l’adhésion » (MAP), étape préalable à toute adhésion à l’Alliance atlantique. Et cela, malgré le soutien affiché des États-Unis, du Canada et d’anciens pays du bloc soviétique, comme la Pologne. Pour autant, la porte n’était pas totalement fermée.

« L’Allemagne et la France partagent la même analyse sur l’élargissement de l’Otan et nous avons défendu ensemble la position que l’Ukraine et la Géorgie ont vocation à intégrer l’Alliance, que nul n’a de droit de veto à poser, mais qu’il fallait se donner du temps pour que toutes les conditions de l’adhésion soient remplies », avait alors expliqué, le 3 avril, le président Sarkozy, lors d’une conférence de presse conjointe avec la chancelière allemande, Angela Merkel.

Cependant, et après une courte guerre contre la Russie en août 2008 au sujet de l’Ossétie du Sud, une région séparatiste pro-russe désormais liée à Moscou via des accords stratégiques, Tbilissi remit la question de son adhésion à l’Otan sur le tapis en juin 2014.

Depuis 2008, la Géorgie avait en effet donné quelques gages, notamment en participant aux opérations de l’Otan en Afghanistan ou bien encore en envoyant des troupes en Centrafrique, ce qui permit de lancer la mission européenne EUFOR RCA, alors en peine de trouver des contributions.

Seulement, là encore, la candidature géorgienne au MAP fut une nouvelle fois refusée par les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Otan. Toutefois, une coopération renforcée fut proposée à Tbilissi. Mais rien de plus, afin, sans doute, de ne pas mettre de l’huile sur le feu avec Moscou et d’éviter un éventuel recours à la clause de défense collective étant donné que les contentieux entre la Géorgie et la Russie sont loin d’être apurés.

Pour autant, le gouvernement géorgien et des responsables de l’oppositon sont revenus à la charge, début juillet, en publiant un communiqué commun pour appeler « au soutien total, aux encouragements et à l’aide de nos partenaires de la communauté transatlantique pour l’intégration de la Géorgie dans l’Union européenne, l’Otan et toutes les institutions euro-atlantiques. »

Et, visiblement, ce qui a été refusé la veille pourrait bien être accepté bientôt. Du moins, c’est ce que l’on peut penser après les propos tenus le 7 septembre par Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan.

« Vous continuez de renforcer vos institutions démocratiques et civiques et cela a aidé la Géorgie à se rapprocher de l’Otan », a en effet déclaré M. Stoltenberg, après avoir rencontré le Premier ministre géorgien Guiorgui Kvirikachvili. « La Géorgie dispose de tous les outils nécessaires pour avancer vers une adhésion à l’Otan et nous allons continuer de compter sur la Géorgie et nous allons continuer de vous soutenir », a-t-il ajouté.

En parlant du « renforcement des institutions démocratiques et civiques » géorgiennes, le secrétaire général de l’Otan ne devait certainement pas penser aux manoeuvres du gouvernement actuel visant à limiter les pouvoirs de la Cour constitutionnelle, le président de cette dernière ayant fait état, le 21 juillet dernier, de pressions et de menaces « pour obtenir des décisions favorables aux autorités ou faire traîner certaines affaires. » Ni même aux incidents violents qui rythment la campagne en cours en vue des élections législatives du 8 octobre prochain.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]