La Russie accusée de vouloir mettre la main sur un oléoduc en grignotant le territoire géorgien

Depuis la guerre d’août 2008 menée – et planifiée – contre la Géorgie, la Russie a accru son emprise sur deux régions autrefois géorgiennes, à savoir l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, lesquelles avaient proclamé leur indépendance à l’égard de Tbilissi. Indépendances immédiatement reconnues par Moscou.

En novembre 2014 et en mars 2015, la Russie signa avec l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud des accords stratégiques afin de créer un espace de défense et de sécurité commun et de renforcer les liens socio-économiques. De son côté, Tbilissi dénonça une « annexion de facto » des deux régions sécessionistes.

Et le contentieux entre les deux pays n’est pas prêt de s’éteindre. Le 11 août, la Géorgie a accusé la Russie d’avoir déplacé les marqueurs de la frontière entre son territoire et celui de l’Ossétie du Sud à ses dépens. Quelques habitants de trois villages géorgiens auraient eu ainsi la surprise de voir une partie de leurs champs se retrouver du côté sud-ossète…

Pour le ministère géorgien des Affaires étrangères, il s’agit « encore d’un acte provocateur de Moscou qui menace la sécurité et la stabilité, et viole les droits fondamentaux des habitants ». Et d’ajouter : « La Géorgie appelle une fois de plus la Fédération de Russie à tenir ses engagements internationaux et à éviter les actions pouvant mener à une future escalade ».

En juillet, Tbilissi avait lancé des accusations de même nature à l’égard de Moscou, affirmant avoir constaté l’installation de marqueurs de frontière 1,5 km à l’intérieur de son territoire.

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« La Russie poursuit son agression rampante du territoire géorgien », avait alors affirmé David Keresselidze, le porte-parole du ministère géorgien des Affaires étrangères, avant d’en appeler la communauté internationale à condamner « ces actes illégitimes ».

Dans un article publié à cette époque, le quotidien britannique The Guardian avait rapporté que des observateurs de la mission de surveillance de l’Union européenne (EUMM) venaient de constater que deux marqueurs avaient été déplacés, l’un de 300 mètres près du village d’Orchosani, l’autre d’un kilomètre près de celui de Tsitelubani. Et Moscou ne fit aucun commentaire.

Ce grignotage du territoire géorgien n’est pas anodin : il s’agirait en effet « récupérer » une partie de l’oléoduc reliant Bakou (Azerbaïdjan) au port géorgien de Soupsa, sur la mer Noire.  Or, ce dernier, qui a une capacité de 100.000 à 140.000 barils de brut par jour, alimente le marché européen.

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