Selon le général Favier, il sera difficile d’en demander plus à la Gendarmerie

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La gendarmerie est actuellement très sollicitée. Outre ses missions habituelles (sécurité routière, police judiciaire, maintien de l’ordre, sauvetage, etc), elle est aussi mobilisée pour assurer la protection des personnes sur fond de menace terroriste. Et période estivale oblige, elle « connaît dans son secteur de fortes affluences saisonnières », a souligné son chef (le DGGN), le général Denis Favier, dans les colonnes du Figaro. « En ce moment, nous considérons que la menace est dans notre zone », a-t-il insisté.

Pour y faire face, la gendarmerie a renforcé « tous les lieux de grands rassemblements, en particulier les plages, mais aussi les manifestations festives, comme les concerts », a affirmé le général Favier. Et cela avec 29 escadrons de gendarmerie mobile.

Et comme certaines zones sont sans doute plus menacées que d’autres, la gendarmerie, a-t-il continué, a mis , en « de nombreux points », des « capacités plus lourdes d’intervention, avec des unités spécialisées et des hélicoptères susceptibles de projeter des équipes solides en des endroits où les choses pourraient mal se passer. » Enfin, a poursuivi le général Favier, « outre les antennes du GIGN, nous avons durci nos unités territoriales grâce aux Pelotons de surveillance et d’intervention (PSIG) « Sabre », capables d’engager puissamment et très vite le feu ».

Voilà pour les volets protection et intervention. La gendarmerie, de par son implantation territoriale, est aussi sollicitée pour faire du renseignement et capter ce que l’on appelle les « signaux faibles« . En un, les gendarmes ont ainsi recueilli « des dizaines de milliers d’informations qu’une chaîne de 550 spécialistes analyse grâce à de bons outils informatiques », a assuré le général Favier.

Dans le même temps, la Sous-direction de l’anticipation opérationnelle (SDAO) est montée en puissance et des gendarmes sont présents dans les antennes du renseignement territorial. « Il y a quelques années seulement, nous étions parti de zéro. Maintenant, les gendarmes travaillent main dans la main avec les policiers, dont bien sûr la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a assuré le général Favier.

Seulement, même avec l’apport de ses réservistes de 1er et 2nd niveau, lesquels « apportent un appui considérable dans la lutte contre les cambriolages et la surveillance », dixit le DGGN, il sera difficile à la gendarmerie d’aller plus loin en terme de mobilisation.

« Les unités sont vraiment très sollicitées, et l’on pourra difficilement aller plus loin. Si tel était le cas, il faudrait trouver d’autres moyens, sachant que l’on ne peut rentrer dans une logique de croissance sans fin des effectifs », a prévenu le général Favier. En clair, il s’agit d’éviter tout « gaspillage de force » en répondant aux sollicitations qui paraissent les plus justifiées. Et si la gendarmerie arrive « à donner droits aux permissions et aux repos [ce qui n’est pas le cas de l’armée de Terre, fortement engagée dans l’opération Sentinelle, ndlr], les unités « n’ont plus de temps mort », a-t-il ajouté.

« La gendarmerie mobile n’a plus la possibilité de retourner à résidence pour se reconditionner et se préparer. Cela ne peut pas durer indéfiniment », a fait valoir le général Favier, en évoquant une « lassitude liée aux déplacement très fréquents et à des services indispensables mais très consommateurs ». « Cela tire sur les unités, le matériel et, surtout, sur les hommes et leur vie de famille », a-t-il conclu.

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