Bagdad décline l’offre américaine d’engager des hélicoptères d’attaque contre Daesh à Ramadi

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La semaine dernière, Ashton Carter, le secrétaire américain à la Défense, avait indiqué que le Pentagone était prêt, si Bagdad le demandait, à envoyer des conseillers militaires supplémentaires ainsi que des hélicoptères d’attaque AH-64 Apache pour appuyer les forces de sécurité irakienne (FSI) à reconquérir la ville de Ramadi, tombée aux mains de Daesh en mai.

À l’occasion d’un déplacement à Bagdad, le 16 décembre, M. Carter devait aborder cette question avec Haider al-Abadi, le Premier ministre irakien. Seulement, après 40 minutes d’entretien, ce dernier n’a fait aucune demande auprès du chef du Pentagone.

« Le Premier ministre n’a pas fait de demande spécifique », a déclaré M. Carter, indiquant qu’un déploiement d’hélicoptères d’attaque restait une option le cas échéant.

Pourquoi M. al-Abadi a-t-il décliné l’offre américaine? Il y a deux hypothèses contradictoires.

La première est que le Premier ministre irakien souhaite voir les FSI reprendre Ramadi avec un concours extérieur limité. Et cela afin de marquer des points face aux milices chiites irakiennes, soutenues par Téhéran. Cependant, la coalition leur apporte un appui aérien quotidien : la veille du déplacement de M. Carter à Bagdad, 5 frappes visèrent des positions de Daesh à Ramadi…

La seconde hypothèse serait M. al-Abadi souhaite limiter la présence militaire américaine dans son pays, pour ne pas mécontenter son voisin iran et les milices chiites. C’est, en tout cas, l’explication retenue par le colonel Steven Warren, le porte-parole de l’opération Inherent Resolve.

M. al-Abadi est « dans une situation difficile », a-t-il dit. « Il y a beaucoup de forces, ici, en Irak, qui ne pensent pas qu’une présence militaire américaine soit une bonne chose. Et le Premier ministre Abadi doit jouer les équilibristes », a-t-il ajouté.

« Il y a un équilibre à trouver entre ce qui va réellement aider à défaire Daesh et ce que le système peut absorber. Et quand je dis ‘système’, je parle de l’ensemble du système politico-militaro-diplomatique », a conclu le colonel Warren.

« Nous évoluons dans un environnement très complexe et nous devons être attentifs chaque jour à certaines réalités qui nous entourent », a confirmé le général Sean MacFarland, le commandant de l’opération Inherent Resolve. « Nous sommes là à la demande du gouvernement irakien. Aussi, parfois, nous devons ajuster les choses que nous devrions faire », a-t-il dit.

Cela étant, la reprise de Ramadi se heurte à quelques difficultés. Ainsi, les jihadistes ont réussi à reconquérir temporairement le pont Palestine, qui contrôle l’approvisionnement de la ville via l’Euphrate. Il a fallu une demi-journée aux FSI pour reprendre le contrôle de la situation.

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