Le constructeur naval DCNS a dévoilé ses orientations stratégiques
En 2009, le constructeur naval DCNS, alors dirigé par Patrick Boissier, avait lancé le plan « Championship » avec l’objectif de doubler, d’ici 2018, son chiffre d’affaires, pour le porter à 5 milliards d’euros, notamment en étant plus performant à l’exportation et en misant sur le nucléaire civil et le développement des énergies renouvelables.
Six ans plus tard, Hervé Guillou, qui a pris les rênes du constructeur naval il y a un an, a dévoilé un « Plan de progrès », dont les objectifs sont quasiment identiques à ceux fixés par son prédécesseur.
Il faut dire que DCNS connaît une période délicate, avec des résultats tombés dans le rouge en 2014, le groupe ayant affiché une perte de 336 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 3,06 milliards (en repli de 7,4%). Et cela en raison de difficultés concernant « les activités de diversification dans l’énergie, essentiellement dans le nucléaire civil, ainsi que sur certains programmes navals », dont celui du sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Barracuda.
Ainsi comme en 2009, l’objectif d’atteindre les 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 10 ans a une nouvelle fois été affirmé. Et là encore, le groupe compte sur les exportations et les énergies marines renouvelables.
« Pour y parvenir, l’entreprise devra avoir une empreinte internationale forte et tirer la moitié de ses revenus de ses activités à l’étranger, contre environ 38% aujourd’hui », a expliqué M. Guillou, le 23 juillet. L’objectif est de faire grimper le chiffre d’affaires réalisé grâce aux exportations de 1,16 à 2,5 milliards d’euros.
Ainsi, le groupe entend renforcer son ancrage industriel dans les pays où il est déjà implanté, comme en Arabie Saoudite, où il assure la maintenance de 7 frégates et de 2 pétroliers ravitailleurs (programmes LEX, ERAV et AMWAJ) et en Égypte, à qui il vient de vendre une frégate multimissions (FREMM) et 4 corvettes Gowind. Sans oublier l’Inde, où la construction de 6 sous-marins Scorpène se poursuit et où il y a d’autres opportunités à saisir.
« DCNS saisira toutes les opportunités de coopérations locales pour accompagner les choix industriels de ses clients », a ainsi expliqué l’industriel, qui espère aussi placer des FREMM au Canada ainsi que des sous-marins Scorpène à l’Australie et à la Pologne.
Autre priorité : le secteur des énergies marines renouvelables. Le groupe compte faire passer son chiffre d’affaires dans ce domaine de quasiment zéro à au moins 750 millions (soit 15% à 20% de son chiffre d’affaires). Pour cela, il compte devenir l’un des spécialistes mondiaux de la production d’électricité grâce aux courants marins (hydrolien). D’où son achat, en 2013, de la société irlandaise OpenHydro.
S’agissant de l’éolien en mer, DCNS va poursuivre son partenariat avec Alstom en vue de développer une turbine flottante d’ici 2019. Enfin, le groupe devrait continuer ses travaux dans le domaine de l’énergie thermique des mers, qui, « potentiellement intéressant », demande « encore de lever des verrous technologiques importants ».
D’une manière générale, l’industriel a précisé vouloir « concentrer ses investissements » dans les activités liées à l’énergie.