Le dispositif du plan Vigipirate sera adapté aux menaces contre les lieux de cultes catholiques

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« Vouloir s’en prendre à une église, c’est s’en prendre à un symbole de la France, c’est l’essence même de la France qu’on a sans doute voulu visé », a commenté Manuel Valls, le Premier ministre, quelques heures après l’annonce de la découverte fortuite d’un projet d’attentat d’essence jihadiste contre les églises Saint-Cyr et Sainte-Thérèse, à Villejuif.

Sur les ondes de France Inter, ce 23 avril, le chef du gouvernement a assuré que, dans le cadre du plan Vigipirate, 178 lieux de culte catholiques « bénéficient d’une protection spécifique », en rappelant que « les autorités religieuses – c’est vrai pour les églises catholiques comme pour les autres – sont en lien constant avec le ministère de l’Intérieur ».

Cependant, Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, a annoncé, ce même jour, une adaptation du plan Vigipirate aux menaces visant ces mêmes lieux de culte catholiques, qui sont au nombre d’au moins 46.000 en France (si l’on prend en compte l’ensemble de la communauté chrétienne, il ne pas oublier les 3.000 temples protestants).

« Je donnerai des instructions dans la matinée de telle sorte que nous puissions garantir un dispositif qui corresponde aux attentes des représentants de l’Eglise catholique », a affirmé le ministre, après avoir rencontré Mgr André Vingt-Trois, l’archevêque de Paris. « Ce travail sera conduit par chaque préfet sur le ressort de son territoire », après avoir dialogué avec les responsables catholiques, a-t-il ajouté.

Bien évidemment, il n’est nullement question d’assurer des gardes statiques de l’ensemble des églises étant donné que les effectifs des forces de l’ordre ainsi que ceux fournis par les armées n’y suffiraient pas.

En revanche, le maintien au plus haut niveau d’alerte du plan Vigipirate risque fort d’être maintenu encore plus longtemps que prévu, alors qu’il était question de garder la posture adoptée au lendemain des attentats de janvier jusqu’à l’été prochain. Et cela ne sera pas sans conséquences sur l’armée de Terre (qui fournit l’essentiel des effectifs de l’opération Sentinelle), notamment au niveau de sa préparation opérationnelle. En outre, les relèves des unités engagées en opérations extérieures (opex) ont été retardées. Et c’est sans compter sur rythme que doivent suivre les militaires…

« Mes services (…) prendront contact avec les représentants des lieux de culte pour mettre en place un dispositif dynamique efficace », a ainsi expliqué M. Cazeneuve. « La dynamisation de ces gardes à proximité de ces lieux de culte est précisément la garantie que quiconque s’attaquera à ces lieux sera susceptible de trouver face à lui des forces de l’ordre capables de passer immédiatement à l’action », a-t-il ajouté.

Quant à Mgr André Vingt-Trois, il a exprimé sa reconnaissance  « pour le personnel qui est mis en oeuvre pour Vigipirate ». Et d’ajouter : « Leur présence visible montre que les intentions exprimées par le gouvernement et la République se traduisent par des actes ».

Pour autant, le 22 avril, la Conférence des Evêques de France a estimé « prématuré de demander le renforcement de la protection des lieux de cultes catholiques », tout en admettant que « la partie du plan Vigipirate concernant cette protection pourra évoluer le cas échéant dans le cadre de la concertation menée avec le ministère de l’Intérieur ». Et de rappeler que les églises « doivent rester des lieux ouverts, des lieux d’accueil, conforme à l’esprit même de la religion catholique ».

Quant à l’enquête concernant ce complot terroriste, les enquêteurs recherchent actuellement des complices éventuels de Sid Ahmed Ghlam, cet étudiant algérien de 24 ans arrêté le 19 avril après avoir appelé le SAMU pour une blessure par arme et soupçonné également d’avoir assassiné, le même jour, une jeune femme de 32 ans. Au vu de l’arsenal qui était en sa possession, il est fort peu probable que le suspect ait en effet agi seul.

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