Le groupe jihadiste Boko Haram menace le Cameroun dans une vidéo

Après avoir longtemps fait preuve d’une certaine passivité à l’égard des activités de Boko Haram, qui se servait de l’extrême-nord de son pays comme base arrière afin de mener ses opérations au Nigéria, le président camerounais Paul Biya a fini par prendre la mesure de la menace posée par le groupe jihadiste nigérian, notamment après le rapt de la famille française Moulin-Fournier et de religieux occidentaux en 2013.

C’est ainsi queYaoundé a lancé deux opérations, « Alpha » et « Émergence », afin de contrer les incursions souvent meurtrières de Boko Haram en territoire camerounais. Du coup, les accrochages avec les forces camerounaises sont désormais plus fréquents et violents. Fin décembre, et alors que le camp militaire d’Assighasia était attaqué par les jihadistes, le président Biya a fait intervenir, et cela pour la première fois, son aviation de combat.

Et, alors que l’armée nigériane se plaignait de l’inaction de son homologue camerounaise face à Boko Haram, c’est désormais le contraire…

Cette fermeté n’est évidemment du goût d’Aboubakar Shekau, le chef de Boko Haram. Et ce dernier ne s’est pas privé de le faire savoir dans une vidéo diffusée le 5 janvier via Youtube. « Paul Biya, si tu ne mets pas fin à ton plan maléfique, tu vas avoir droit au même sort que le Nigeria (…) Tes soldats ne peuvent rien contre nous », a-t-il affirmé, en arabe.

Après avoir apporté son soutien aux jihadistes présents sur « le sol camerounais », Shekau a appelé Paul Biya à « se repentir ». Et d’ajouter : « Sinon, tu vas voir ce qui va se passer, par Allah », car « tes soldats ne valent rien. Même les soldats nigérians n’ont rien pu contre nous ».

Le fait est, l’armée nigériane est en grande difficulté face au groupe jihadiste, qui est en outre très bien équipé. Peu à peu, il resserre l’étau autour de Maiduguri, la capitale de l’État de Borno (nord du Nigéria) en s’emparant de localités des environs, en vue d’instaurer un « califat ». La semaine passée, les jihadistes ont ainsi pris le contrôle de la base militaire de Baga, sur les rives du lac Tchad. Ce 8 janvier, et selon des responsables locaux, ils auraient entièrement détruit 16 villages dans ce secteur.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]