La Bretagne, pôle d’excellence de la cyberdéfense
La cyberdéfense a été élevée au rang de priorité stratégique dans le dernier Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (LBDSN). Et elle est « aussi importante que l’apparition des premiers chars et des premiers avions », a même récemment estimé l’amiral Arnaud Coustillère, en charge de ces question à l’État-major des armées.
Quant au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, il parle même de « quatrième armée » car « l’enjeu (de la cybersécurité) est tellement fort, tellement inter-armées, que dans les années qui viennent, ce sera sans doute aussi fort qu’une armée ».
À cette fin, un « pacte Défense Cyber » a été lancé en février dernier. Et un milliard d’euros sera investi dans ce domaine sur la période 2014-2019, comme l’a prévu la Loi de programmation militaire.
Et la région Bretagne en sera la grande bénéficiaire étant donné qu’elle accueille déjà l’École des Transmissions, la DGA – MI (Direction Générale de l’Armement – Maîtrise de l’Information) basée à Bruz (un bâtiment d’expertise cyber de haute sécurité y en cours de construction) ou encore la chaire de cyberdéfense des Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan.
Qui plus est, la Bretagne, qui ne sera pas affectée par la réforme territoriale, a tous les atouts pour devenir un pôle d’excellence dans ce domaine, grâce aux écoles d’ingénieurs (civiles) qui y sont implantées. D’où l’idée d’établir un partenariat entre ces dernières et le ministère de la Défense.
Et cela vient d’être fait ce 12 décembre, En effet, la DGA, la région Bretagne et 11 universités, écoles d’ingénieurs et institutions de recherche (*) ont signé un « accord général de partenariat » pour la recherche en matière de cyberdéfense, lequel s’inscrit dans le pacte lancé en février.
« La signature de cet accord marque une avancée significative pour le pôle d’excellence cyber, implanté en Bretagne avec une portée nationale et un objectif de rayonnement international : il concrétise en moins d’une année l’un des objectifs majeurs consistant à faire converger les compétences et les énergies des partenaires au profit de la formation, de la recherche et du développement de la filière industrielle cyber », explique la DGA, dans un communiqué.
Cet accord permettra de définir une vision stratégique commune en matière de recherche et de valorisation en lien avec le tissu industriel. Le recrutement d’expert devrait en outre être plus facile. Des collaborations seront mises en place afin de conduire des travaux de recherche dans le cadre de thèses, de financer des projets de recherche, d’organiser des séminaires ou bien encore d’associer les personnels de la DGA aux laboratoires partenaires.
En 2015, 20 thèses supplémentaires seront financées grâce à cet accord. Et plus d’un million d’euros sera investi annuellement « dans l’écosystème breton de recherche cyber » par la DGA.
(*) Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA), Université européenne de Bretagne (UEB), Université de Bretagne-Sud (UBS), Université de Bretagne occidentale (UBO), Université Rennes 1, Université Rennes 2, École normale supérieure de Rennes (ENS Rennes), École supérieure d’électricité (SUPELEC), Institut national des sciences appliquées de Rennes (INSA Rennes), Télécom Bretagne