La Russie a procédé à un nouveau tir du missile balistique Iars

iars-20140516En temps normal, les essais de missiles balistiques intercontinentaux russes font presque partie de la routine, sauf quand ils se terminent mal, comme cela été souvent le cas avec le modèle SS-NX-30 Boulava, destinés aux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE).

Mais avec la crise russo-ukranienne et la détérioration des relations entre Moscou et les capitales occidentales, le tir d’un missile, à titre d’essais, par la Russie prend un relief particulier. Et cela d’autant plus qu’ils sont effectués à des dates proches.

Le 4 mars dernier, alors que la Crimée n’était pas encore passée sous la bannière russe (le « référendum » sur cette question sera organisé 12 jours plus tard), Moscou annonça avoir testé avec succès un missile balistique intercontinental de type Topol-M ( code Otan : SS-27 Sickle B1) depuis un site de lancement situé dans la région d’Astrakhan. « L’ogive d’entraînement du missile a détruit sa cible sur la polygone de Sary-Chagan, au Kazakhstan », avait prévcisé un responsable russe, cité par l’agence Interfax.

Cela étant, les Etats-Unis furent prévenus de l’imminence de ce tir. Comme ils l’avaient été de celui qui a été effectué le 14 avril., conformément conformément aux dispositions du traité New START, conclu en 2010. « Le lancement avait été notifié à l’avance », a confirmé, le lendemain, un porte-parole du Pentagone, pour qui il s’agissait d’un essai de « routine ».

Cette fois, c’est un missile balistique intercontinental de type Iars (code Otan SS-X-29) qui a été lancé par forces stratégiques russes depuis le polygone de Plessetsk. « L’ogive d’entraînement a atteint à l’heure prévue la cible conventionnelle sur le polygone de Koura, situé dans la presqu’île du Kamtchatka (Extrême-Orient russe) », a précisé Igor Egorov, un porte-parole.

Missile à trois étages fonctionnant avec du propergol solide, le Iars est une version modernisée du RS-12M2 Topol-M. Doté d’ogives multiples, sa portée est d’environ 11.000 km. En 2013, 15 exemplaires de cet engin ont été livrés aux Troupes balistiques stratégiques russes (RVSN). Ce modèle devrait équiper la plate-forme ferroviaire lance-missiles (BJRK), censée être créée cette année, afin de contrer les armes hypersoniques développées dans le cadre du programme américain « Prompt Global Strike ».

Le tir du 14 avril était le second d’un missile Iars en l’espace de 4 mois, un premier ayant été effectué le 24 décembre dernier. Même chose pour celui du Topol-M effectué début mars, un autre ayant eu lieu le 29 décembre.

Crise en Ukraine ou pas, il faudra s’y habituer. Au total, les Troupes balistiques stratégiques russes entendent procéder à 16 tirs de missiles en 2014, soit deux fois plus que l’an passé.

« Seize tirs sont programmés pour 2014, à savoir deux tirs destinés à prolonger l’exploitation de missiles, 11 tirs destinés à tester des missiles stratégiques et des armes capables de surmonter le système antimissile ennemi et trois autres tirs (un tir spatial d’un missile reconverti en lanceur, un tir de test et un tir d’entraînement », avait indiqué, en décemnbre dernier, le général Sergueï Karakaïev, le commandant des RVSN.

Au passage, et selon la traduction offerte par l’agence Ria Novosti, l’on remarquera que l’officier parle du « système antimissile ennemi », donc celui de l’Otan… Ce qui veut tout dire.

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