Les services secrets saoudiens changent de chef

Chef de l’Al Mukhabarat al A’amah, le service de renseignement saoudien, le prince Bandar ben Sultan ben Abdelaziz al-Saoud a été démis des fonctions qu’il occupait depuis juillet 2012 « à sa demande », a annoncé la chaîne de télévision Al-Ekhbariya. Il a été remplacé par son adjoint, Youssef ben Ali al-Idrissi. Ce dernier a été nommé selon un décret royal.

Aucune explication n’a été donnée pour expliquer ce changement. Cependant, le prince Bandar a fait l’objet de plusieurs rumeurs ces dernière semaines. A priori, sa « démission » pourrait être liée à son état de santé. Le désormais ancien chef des renseignements saoudiens a en effet été hospitalisé, fin décembre, aux Etats-Unis avant de se rendre au Maroc.

Cet ancien ambassadeur du royaume Wahabbite à Washington (poste qu’il a occupé de 1983 à 2005) avait fait parler de lui à l’occasion de la crise syrienne en affirmant (du moins, c’est ce qui a été rapporté) vouloir armer les rebelles syriens face aux forces restées loyales au président Bachar el-Assad. Il avait fait la même chose, 25 ans plus tôt, avec les « moudjahidines » afghans alors aux prises avec l’armée soviétique.

Selon le journal libanais al-Akhbar, le prince Bandar aurait aussi finance, en 2006, une milice anti-Hezbollah mais proche de l’ancien Premier ministre Saad Hariri. Mais cette formation n’aura eu qu’une existence éphémère puisqu’elle sera dissoute 2 ans plus tard.

Qualifié de « vétéran de l’intrigue diplomatique à Washington et au Moyen-Orient » par le Wall Street Journal, le prince Bandar aurait tenté de convaincre les Etats-Unis (et aussi la France) de la nécessité de frapper le régime syrien. D’ailleurs, il se dit qu’il a même reproché à la tiédeur Maison Blanche à ce sujet. De leur côté, les responsables américains n’ont pas manqué de critiquer son approche « hasardeuse » de la crise syrienne.

Est-ce en raison de cette attitude ou de son état de santé (voire les deux), le prince Bandar s’était vu retirer la gestion du dossier syrien, ce dernier ayant été confié au ministre saoudien de l’Intérieur, le prince Mohamed Ben Nayef Ben Abdel, par ailleurs très actif contre les réseaux d’al-Qaïda.

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