La France pourrait déployer jusqu’à 2.500 hommes au Mali

En déplacement aux Emirats arabes unis, le président François Hollande a annoncé, ce 15 janvier, que 750 militaires français sont actuellement engagés dans l’opération Serval, au Mali, où de nouvelles frappes aériennes ont été effectuées au cours de la nuit. Et ces effectifs vont encore augmenter, selon le chef de l’Etat.

« Pour l’instant, nous sommes à 750 hommes et ça va encore augmenter (…) pour qu’ensuite le plus rapidement possible nous puissions laisser la place aux forces africaines » a en effet avancé M. Hollande, lors d’une d’une visite à la base navale française à Abou Dhabi.

Ainsi, il est question de porter les effectifs français impliqués dans les opérations contre les groupes jihadistes au Mali à 2.500 hommes et de former, selon Le Monde, 2 Groupements tactiques interarmes (GTIA), dont l’un serait basé à Bamako et l’autre déployé dans le centre du pays, plus précisément à Mopti, cette localité étant un verrou vers la capitale malienne.

Ainsi, des blindés français en provenance de Côte d’Ivoire sont arrivés au cours de la nuit à Bamako, où ils vont y rester quelques jours avant probablement d’être engagés dans le nord du pays.

A ce dispositif s’ajouteront des troupes africaines, dont l’envoi au Mali a été autorisé par la résolution 2085 du Conseil de sécurité des Nations unies dans le cadre de la MISMA. Plusieurs pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui est à l’origine de la création de cette force qui aurait dû progressivement monter en puissance pour aider l’armée malienne à reconquérir le Nord-Mali contrôlé par les jihadistes, ont d’ores et déjà indiqué qu’ils allaient fournir des contingents. Désormais, il s’agit d’accélérer leur déploiement.

Cela étant, à Washington, l’on fait « tout à fait confiance à la France. » La représentate des Etats-Unis auprès des Nations unies, Susan Rice, a estimé que l’opération Serval avait une « base ferme » et s’est félicitée que les forces françaises « aient heureusement traité de manière professionnelle la menace islamiste. » Et pour cause : l’administration américaine reste « sceptique » quand aux capacités de l’armée malienne et des troupes africaines à reconquérir le nord du Mali.

« Les Etats-Unis se sont toujours posé des questions sur la viabilité du concept » de la Misma, a fait valoir Mme Rice, qui a relevé que l’offensive des jihadistes avait mis les forces maliennes « sens dessus dessous ». Et de juger qu’il faut « revoir presque de fond en comble » l’organisation de la Misma « étant donné que les circonstances sur le terrain ont beaucoup changé. »

Les responsables américains savent en effet de quoi ils parlent quand ils émettent des doutes sur les capacités de l’armée malienne. Ainsi, le New York Times a rappelé que Washington a dépensé entre 520 et 600 millions de dollars en 4 ans pour former les unités d’élite des forces régionales. Et le Mali avait été cité parmi les « partenaires exemplaires ». L’on a vu le résultat…

Seulement, si la communauté internationale soutient, dans son ensembre, l’action de la France au Mali, il n’en reste pas moins que cette dernière se retrouve un peu seule en première ligne. Plusieurs pays ont offert un soutien logistique comme le Royaume-Uni, le Danemark, la Belgique, les Etats-Unis, le Canada. Quant à l’Allemagne, elle étudie une telle possibilité. Mais il n’est pas question pour eux d’envoyer des troupes combattantes.

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