Pretoria s’implique militairement en République centrafricaine

Pour le moment, le président centrafricain, François Bozizé, est toujours en place, alors que la coalition de divers mouvements rebelles, la Séléka, a continué sa progression et s’approche, ce 7 janvier, de la ville de Damara, qui est le dernier verrou avant Bangui, la capitale. Il s’agit ainsi de mettre la pression sur le pouvoir en place avant la tenue de négociations, prévues dans quelques jours au Gabon, sous l’égide de la Communauté des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).

Cela étant, il n’est pas certain que François Bozizé ait l’intention de négocier quoi que ce soit. En effet, le président centrafricain peut désormais compter sur le soutien de l’Afrique du Sud, qui a déployé dans le pays une force de 400 soldats « bien équipés » selon les témoignages.

« Le président Jacob Zuma a autorisé le déploiement de 400 membres des forces nationales de défense sud-africaines en République centrafricaine, pour apporter leur soutien conformément à une obligation internationale de l’Afrique du Sud envers la Centrafrique. Ces soldats sont employés depuis le 2 janvier de cette année et ce jusqu’au 31 mars. Ils vont aider notamment l’armée centrafricaine à s’organiser, mais également à planifier et instaurer les processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration. L’envoi des troupes sud-africaines en Centrafrique doit participer aux efforts sud-africains pour apporter la paix et la stabilité dans la région, » a expliqué Mac Maharaj, le porte-parole de la présidence sud-africaine.

Alors, pourquoi ce déploiement de militaires sud-africains en RCA? Pour Roland Marchal, spécialiste de l’Afrique sub-saharienne au Centre d’études et de recherches internationales (CERI, Sciences Po), interrogé dans les colonnes du quotidien Le Monde, l’implication de Pretoria marque un « changement majeur » dans le conflit interne centrafricain. « Certainement en échange de contrats miniers importants », le président Bozizé préparerait une contre-offensive avec l’aide militaire de l’Afrique du Sud, dont les soldats vont « aider à organiser l’armée centrafricaine pour attaquer les rebelles. »

Pour rappel, les forces françaises, présentes en Centrafrique dans le cadre de l’opération BOALI, ont récemment été renforcées avec l’arrivée de compagnies appartenant au 2e Régiment Etranger d’Infanterie et le 2e Régiment Etranger Parachutiste, jusque-là déployées temporairement au Gabon. Leurs effectifs s’élèvent désormais à 600 hommes.

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