La dernière bombe nucléaire B-53 américaine démantelée
Une puissance de 9 mégatonnes pour une masse de 4,5 tonnes, dont 135 kg d’uranium… De quoi réduire en poussière une région métropolitaine et de détruire toute vie dans un rayon de 28,7 km par les radiations causées par son explosion.
Telles sont les « performances » affichées de la bombe nucléaire américaine B-53, qui, entrée en service en 1962, c’est à dire au moment de la crise des missiles de Cuba, devait être larguée par un bombardier B-52.
La puissance de celle qui détruisit Hiroshima n’était que de 13-16 kilotonnes, ce qui donne une idée des effets que la B-53 aurait pu produire…
Au total, près de 340 exemplaires de cette bombe ont été construits entre 1962 et 1965, chiffre auquel s’ajoute celui des têtes nucléaires W-53, destinées aux missiles Titan II, et qui en sont la variante.
En 1997, avec l’arrivée de la bombe B-61 Mod 11, il a été décidé de retirer du service la cinquantaine de B-53 alors en dotation dans l’arsenal nucléaire américain. Restait alors à les démanteler, sous l’autorité de la National Nuclear Security Administration (NNSA)
Et le dernier exemplaire de cette arme du temps de la guerre froide est en passe de l’être dans l’usine Pantex, située à Amarillo, au Texas, la seule, aux Etats-Unis, à disposer des capacités pour accomplir ce travail puisque c’est à elle qui est aussi confié la fabrication et l’entretien des armes nucléaires américaines.
« Le démantèlement de la bombe B53 – la plus ancienne arme dans l’arsenal de l’Amérique et l’une des plus grandes de l’histoire américaine – est un accomplissement majeur qui rend le monde plus sûr et pour lequel toutes les personnes impliquées devraient être fières » a déclaré Daniel Poneman, le vice-sécrétaire américain à l’Energie.
« L’élimination de la B53 est un jalon important dans nos efforts pour réduire le nombre d’armes nucléaires et la mise en œuvre programme du président Obama sur la sécurité nucléaire » a estimé Thomas D’Agostino, le directeur de la NNSA.