Gaby, la veuve du général Bigeard, nous a quittés

Derrière chaque grand homme se cache une femme, dit un proverbe. Tel aura été le cas de Gabrielle Bigeard, la veuve du général, qui vient de s’éteindre, le 4 juillet au soir, à l’âge de 91 ans.

Née le 5 décembre 1919 à Toul dans une famille modeste (son père n’a pas survécu aux séquelles d’un gazage au cours de la Guerre 1914-18), Gabrielle Grandemange épouse, en 1942 celui qui deviendra le général Bigeard. A l’époque, ce dernier, jeune sous-officier, venait de s’évader au bout de trois tentatives d’Allemagne, où il était prisonnier de guerre, avant de partir en Afrique et d’être recruté pour intégrer les commandos Jedburghs.

Le général Bigeard, alias « Bruno », a évoqué cet épisode de sa vie dans l’un de ses livres. Après son évasion et un bref passage à Toul, il part à Nice, en zone libre. « La vraie France. Pour la première fois, je vois la mer. J’écris à Gaby : ‘c’est merveilleux’. Quelques jours plus tard, un télégramme d’elle : ‘je te rejoins’. Elle arrive épuisée, les vêtements déchirés, ayant elle aussi franchi la ligne clandestinement. Partout, en Algérie, en Indochine, en Afrique noire, elle se débrouillera pour me rejoindre, risquant plus d’une fois, elle aussi, sa vie. Je lui dis : ‘c’est une preuve d’amour’ et lui propose de nous marier. 6 janvier 1942, c’est fait. Nous voilà devant monsieur le maire, puis à l’église. Gaby y a tenu et je dois faire ma première communion. Mieux vaut tard que jamais. Merveilleuse journée » a-t-il ainsi raconté.

Depuis la mort du général, le 18 juin 2010, et afin de perpétuer la mémoire et l’oeuvre de ce dernier, Gaby et Marie-France, la fille unique du couple, ont créé, en juin dernier, la fondation « Général Bigeard » en partenariat avec la Fondation de France.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]