La suppression d’escadrons de gendarmerie mobile se poursuit

Les policiers de la compagnie républicaine de sécurité 46 (CRS) de Sainte-Foy-lès- Lyon n’ont pas digéré l’annonce de la fermeture de leur caserne. Au matin du 26 janvier, 90% d’entre eux n’ont pas pris leur service et ont présenté un certificat d’arrêt-maladie.

Une façon de montrer leur désaccord avec ce qui semble se dessiner place Beauvau, où Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur, a parlé « d’études en cours » au sujet de l’éventuelle disparition de la CRS 46 ainsi que de celle de Marseille, où justement les effectifs des forces de l’ordre avaient été renforcés en novembre dernier, après la mort d’un adolescent, victime d’un règlement de compte.

« La capacité des CRS ne sera pas remise en cause » et « chaque situation familiale sera prise en compte » a promis le ministre, lors de la présentation de ses voeux aux syndicats de policiers, lesquels protestent vivement contre toute idée de fermeture de ces unités mobiles et qui craignent la disparition de 6 autres compagnies.

Relevant du statut général des militaires, les gendarmes mobiles n’ont pas de syndicat pour les représenter afin de participer « au dialogue et à la concertation » promis par le ministre au sujet des fermeture de compagnies républicaines de sécurité, qui entrent dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques (RGPP).

En 2010, 8 escadrons de gendarmerie mobile (EGM) ont été fermés et 7 autres connaîtront le même sort cette année. La liste des unités concernées n’est pas encore définitivement arrêtée mais l’on sait déjà que l’EGM de Narbonne fait partie du lot puisque la préfecture de l’Aude l’a confirmé en décembre dernier.

Et si il n’y a rien d’encore officiel, la disparition de l’escadron 12/9 d’Arras est dans l’air mais pas encore décidée. Le patron de la gendarmerie pour la région Nord-Pas-de-Calais, le général Deanaz à l’époque, en avait fait la confidence aux militaires de l’EGM lors d’une visite de leurs locaux à l’été 2010.

Seulement voilà, cette situation place les familles des gendarmes mobiles, actuellement en mission à Mayotte, dans une situation difficile car incertaine. Et ce sont les épouses qui montent au créneau. Non pas pour contester la fermeture mais pour connaître, au plus vite, la future affectation de leurs maris. « Depuis juillet dernier, on attend. On commence à en avoir ras-le-bol. Pour les enfants, les inscriptions à l’école, notre boulot, nos CDI… On en parle beaucoup entre nous, on est amies vous savez » a confié l’une d’entre-elles au quotidien La Voix du Nord.

« La décision appartient au ministère de l’Intérieur et n’est toujours pas votée en Conseil des ministres » a rappelé, au même journal, le porte-parole de la région de gendarmerie Nord-Pas-de-Calais. « Nous sommes en position d’attente mais nous ne restons pas inactifs (…) Quoiqu’il arrive, on sera derrière nos hommes pour les orienter le mieux possible » a-t-il ajouté.

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