Des AWACS bientôt au-dessus de l’Afghanistan
Depuis plus de deux ans, l’Allemagne demande le déploiement en Afghanistan de 4 ou 5 avions radars E-3 AWACS de la Force aéroportée de détection lointaine et de contrôle de l’Otan (NATO Airborne Early Warnong & Control Force – NAEW&CF), basée à Geilenkirchen.
La requête allemande s’explique par le fait que le trafic aérien dans le ciel afghan ne cesse d’augmenter, en raison de l’accroissement des effectifs de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), sous commandement de l’Otan et que l’Afghanistan est dépourvu de radars au sol. Et l’Allemagne assure 51% des rotations aériennes.
En 2008, la France avait opposé un refus catégorique à la demande formulée par Berlin. En effet, pour Paris, l’urgent était alors de donner plus de ressources à la protection des troupes et au renseignement. Mais en juin 2009, un accord avait été finalement trouvé et les AWACS de l’Otan pouvaient prendre part aux opérations en Afghanistan, les Français y ayant mis des restrictions financières.
Seulement voilà, les pays concernés par le transit des appareils, à savoir le Turkmenistan et l’Azebaïdjan, ont refusé donner l’autorisation aux AWACS de survoler leur territoire, de crainte d’être espionnés.
Finalement, deux AWACS vont pouvoir commencer leur mission d’une durée de trois mois à partir de la mi-janvier, selon la porte-parole de l’Otan, Oana Lungescu. Les appareils seront basés en Turquie, ce qui va leur imposer 6 heures de vol pour rejoindre l’Afghanistan, en passant par l’Irak, Oman et le Pakistan.
Ironie de l’histoire, l’Allemagne, qui est à l’origine de cette mission, ne devrait pas être en mesure de fournir la petite centaine d’hommes demandée par le général Petraeus, le commandant de l’ISAF, pour assurer le contrôle aérien dans le ciel afghan.
Selon l’hebdomadaire Der Spiegel, il faudrait, pour cela, demander une autorisation au Parlement et le gouvernement allemand n’est pas certain de réunir assez de suffrages, d’autant plus que l’engagement militaire du pays en Afghanistan est très impopulaire outre-Rhin.