Quatre militaires français ont été blessés par un engin explosif improvisé au Burkina Faso

Le 18 janvier, l’État-major des armées [EMA] a fait savoir, auprès de l’AFP, qu’un véhicule tout-terrain de la force Barkhane avait été visé par une attaque commise avec un engin explosif improvisé [EEI ou IED] lors d’une mission de reconnaissance dans le nord du Burkina Faso. Quatre militaires français qui se trouvaient à bord ont été blessés par l’explosion, dans un grièvement. Tous ont été évacués vers l’hôpital militaire de Gao [Mali], avant d’être éventuellement rapatriés en France.

Cette attaque, dont tous les détails n’ont pas été fournis, a eu lieu à la sortie de l’aéroport de Ouahigouya, région où le Groupe de soutien à l’islam et aux musulman [GSIM, lié à al-Qaïda] est actif mais qui peut aussi être fréquentée par les membres de l’État islamique au grand sahara [EIGS]. « C’est une zone de transit, nous n’avons pas de certitudes » sur l’origine de l’EEI qui a explosé au passage de la patrouille française, a expliqué l’EMA.

A priori, c’est la première fois qu’une patrouille de Barkhane a été visée par une attaque à l’EEI au Burkina Faso, où les populations civiles sont régulièrement attaquées par les jihadistes, comme cela a encore été récemment le cas à Namssiguian, village situé à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Ouahigouya, le 16 janvier [attaque qui a fait une dizaine de tués, nldr].

Trois semaines plus tôt, un convoi de commerçants, escorté par les « Volontaires pour les défense de la patrie » [VDP] avait également été visé par des jihadistes présumés alors qu’il circulait sur l’axe Ouahigouya-Titao. Cette attaque fit 41 tués, dont Ladji Yoro, le chef des VDP. Et, en novembre 2021, le détachement de gendarmerie burkinabè établi à Inata, localité située près de la frontière avec le Mali [et de la ville malienne de Hombori] a perdu un cinquantaine des siens, lors d’un assaut revendiqué par le GSIM.

Si elle conduit la majeure partie de ses opérations au Mali, en particulier dans la région dite des trois frontières, la force Barkhane est intervenue à plusieurs reprises contre des groupes armés terroristes [GAT] au Burkina Faso, où est par ailleurs basé sa composante « forces spéciales » [« task force » Sabre, ndlr].

Cela a encore été le cas le 28 décembre dernier, avec une opération aéroterrestre ayant visé un groupe appartenant au GSIM répéré dans le nord du Burkina Faso, entre Hombori et la localité de Baraboulé.

« Une frappe aérienne conduite par un drone Reaper, puis un appui fourni par une patrouille d’hélicoptères de reconnaisse et d’attaque Tigre et par une patrouille d’avions de chasse ont permis de neutraliser les terroristes [une quinzaine, ndlr]. Enfin, un groupe commando a été héliporté pour reconnaître et fouiller la zone », avait expliqué l’EMA, dans un point de situation publié le 7 janvier dernier.

Photo : EMA / Archive

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