La Grèce et les États-Unis ont signé un nouvel accord pour renforcer leurs relations militaires

Après avoir signé et ratifié une clause de défense mutuelle avec la France, la Grèce vient de conclure un nouvel accord militaire avec les États-Unis, d’une portée beaucoup plus importante que ceux qui furent régulièrement reconduits depuis maintenant plus de trente ans.

En effet, en 1990, Athènes et Washington signèrent une « Accord de coopération de défense mutuelle » [MDCA], renouvelé presque tous les ans. La version adoptée en 2019 marquait déjà une évolution notable dans la mesure où elle autorisait les forces américaines à déployer des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper sur la base de Larissa, à utiliser celle Stefanovikio et à disposer d’un accès « sans entrave » aux ports de Souda [Crète] et d’Alexandroupoli, celui étant proche du détroit des Dardanelles [et donc de la mer Noire].

En mai dernier, dans un contexte marqué par des tensions récurrentes avec la Turquie en Méditerranée orientale, sur fond de prospection gazière, le gouvernement grec fit part son intention de renforcer davantage cette coopération militaire avec les États-Unis. Si elles prirent un peu de retard, les négociations menées à cette fin viennent donc de se concrétiser par un nouvelle version du MDCA, signée le 14 octobre, à Washington.

Désormais, cet accord de coopération de défense sera prolongé de cinq ans… et tacitement reconduit à moins que l’un des deux signataires s’y oppose avec un préavis de deux ans. Ensuite, les forces américaines auront accès à de nouvelles bases grecques, celles situées à Evros et à Xanthi ayant été citées. Et elles pourront y réaliser des travaux d’infrastructure.

La Grèce et les États-Unis étant pourtant membres de l’Otan, la dernière mouture du MDCA prévoit une clause de défense mutuelle, les deux pays disant être « fermement déterminés à défendre et à protéger mutuellement la souveraineté et l’intégrité territoriale de chacun contre les actions qui menacent la paix, y compris les attaques armées et les menaces de telles attaques ».

« En Méditerranée orientale, la Grèce fait face à un casus belli, une menace de guerre si elle exerce ses droits souverains. Elle est confrontée à des provocations quotidiennes », a rappelé le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, aux côtés d’Antony Blinken, son homologue américain. Aussi, a-t-il ajouté à l’adresse de ce dernier, « nous apprécions hautement votre ferme conviction que les droits souverains doivent être respectés sur la base du droit maritime international. »

À aucun moment MM. Dendias et Blinken n’ont cité la Turquie… qui, de son côté, espère obtenir auprès des États-Unis une solution pour moderniser son aviation de combat.

En effet, fin septembre, Ankara a demandé l’autorisation à l’administration américaine d’acquérir 40 avions F-16 « Viper » et 80 kits de modernisation pour des appareils existants. Le montant de cette commande avoisinerait les 6 milliards de dollars. Et elle est cruciale pour la forces aérienne turque qui, privée des 100 F-35A qu’elle attendait à cause de l’achat de systèmes russes de défense aérienne S-400, risque d’être déclassée à plus ou moins brève échéance.

L’un des arguments avancés par la partie turque est que le refus d’une telle commande pourrait compromettre non seulement la sécurité de la Turquie mais aussi celle du flanc sud de l’Otan.

Photo : Ministère grec de la Défense

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]