La Suède a demandé le statut d’observateur au sein du projet de char de combat franco-allemand

En juillet dernier, la Suède a commémoré le centième anniversaire de l’acquisition de son premier char de combat, en l’occurrence Renault FT-17. Seulement, par la suite, elle se tourna vers des modèles allemands, comme le Leichte Kampfwagen II [LK II], qui servira de base pour le développement de blindés produits par son industrie. Elle en a d’ailleurs gardé l’habitude.

En effet, les forces terrestres suédoises disposent actuellement de 120 exemplaires du « Stridsvagn 122 », un char de combat dérivé du Leopard 2A5 allemand et mis en service à la fin des années 1990. Évidemment, le temps passant, la question de son successeur va bientôt finir par se poser. Et cela, à un moment où la Suède entend faire remonter ses capacités militaires en puissance en raison des activités russes dans son environnement immédiat.

D’où l’intérêt que pourrait avoir Stockholm pour le Main Ground Combat System [MGCS], c’est à dire le projet de char franco-allemand. Projet qui, pour le moment, est à l’arrêt, à cause de désaccords entre les industriels concernés.

Pour rappel, le MGCS, dont la direction a été confiée à l’Allemagne, devait concerner la co-entreprise KNDS, formée par l’allemand Krauss-Maffei Wegmann [KMW] et le français Nexter Systems. Une tel schéma industriel devait permettre un partage des tâches à parts égales entre les deux pays impliqués.

Seulement, Rheinmetall s’est invité dans le projet, ce qui complique la donne, d’autant plus que le groupe allemand entend bien faire valoir ses intérêts, notamment en imposant son canon de 130 mm /L51 aux dépens du concept innovant « Ascalon » [Autoloaded and SCALable Outperforming guN] proposé par Nexter.

Et le groupe français pourrait se trouver encore plus marginalisé si Berlin parvient à imposer l’arrivée de Londres dans le projet, étant donné la place que tient Rheinmetall dans l’industrie britannique de l’armement terrestre, via RBSL, sa filiale commune avec BAE Systems.

Pour le moment, le Royaume-Uni, qui a lancer la modernisation d’une partie de ses chars Challenger 2, a demandé le statut d’observateur, ce qui lui permettrait de prendre date par la suite… Et c’est aussi l’intention de la Suède, selon le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA].

Dans une tribune publiée ce 15 octobre par l’association Folk och Fösvar, dont l’objet est de promouvoir le débat sur les questions de défense, le CEMA a en effet affirmé que la Suède « a demandé le statut d’observateur dans le projet MGCS », avant de souligner qu’un partenariat était en train de prendre forme autour du Missile Moyenne Portée [MMP], un engin anti-char développé par MBDA.

D’une manière générale, les relations entre la France et la Suède en matière de défense sont au beau fixe… Et elles devraient même s’intensifier après la signature, à cette fin, d’une lettre d’intention par Florence Parly, la ministre française des Armées, et Peter Hultqvist, son homologue suédois. Il y est ainsi question d’améliorer l’interopérabilité, de renforcer la capacité à conduire des opérations conjointes et d’étendre la coopération dans le domaine du développement des capacités de défense.

Et cela va commencer par l’espace…, le général Burkhard ayant précisé que la France inviterait la Suède à participer à l’édition 2022 de son exercice spatial AsterX.

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