Barkhane a dû taper fort pour venir à bout d’un groupe jihadiste lié à l’EIGS

Lors du sommet de N’Djamena, qui a réuni, à la mi-février, la France et les pays du G5 Sahel [Tchad, Mali, Niger, Burkina Faso et Mauritanie], le président Macron a annoncé que le format de la force Barkhane serait pour le moment maintenu et que l’accent allait être mis sur le combat contre le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM, lié à al-Qaïda]. Et cela, alors que les actions menées l’année précédente ont permis de dégrader significativement les capacités de l’État islamique au grand Sahara [EIGS], l’autre organisation jihadiste majeure active au Sahel.

« Il serait paradoxal d’affaiblir notre dispositif au moment où nous disposons d’un alignement politique et militaire favorable à la réalisation de nos objectifs », avait alors justifié M. Macron.

D’autant plus, s’il a été affaibli, l’EIGS a pu préserver sa chaîne de commandement, son chef, Adnane Abou Walid al-Sahraoui, n’ayant pas été « neutralisé ». En outre, selon un récent rapport des Nations unies, l’organisation serait « suffisamment résilient pour reconstituer sa base de combattants tout en maintenant une forte présence dans la propagande de l’échelon central de l’État islamique. »

Aussi, dix jours après l’annonce des décisions prises à N’Djamena, c’est contre l’EIGS que Barkhane a dû une nouvelle fois s’employer dans le Liptako malien. Et, visiblement, les jihadistes ont été particulièrement combatifs.

Ainsi, dans un premier temps, un important rassemblement de l’EIGS a été repéré au sud d’Indelimane par des « aéronefs » de la force Barkhane [probablement un drone MQ-9 Reaper]. Il a alors été décidé de procéder à une frappe aérienne. Frappe qui a été effectué par des Mirage 2000, ces derniers ayant largué, selon l’État-major des armées [EMA] « plusieurs bombes ». Mais cela s’est avéré insuffisant.

En effet, envoyé sur la zone où les Mirage 2000 venaient de frapper, le groupement commando de Barkhane a été pris à partie par les jihadistes dès son arrivée. L’EMA ne donne pas plus de détails sur les combats qui ont suivi, si ce n’est que cette « action combinée a permis de neutraliser de nombreux GAT [comprendre : terroristes, ndlr] et de saisir ou détruire 3 armes d’infanterie, 3 mitrailleuses, de nombreuses munitions, 12 motos et 5 équipements de communication. »

Pour rappel, le groupement commando [GC] a récemment succédé aux GCM [groupement commando montagne] et GCP [groupement commando parachutiste]. Désormais, cette unité intégre des « groupements d’aide à l’engagement débarqué » [GAED].

« Cette adaptation qui se fait à effectif constant permet de maintenir les mêmes effets sur le terrain. Dotés d’une importante capacité de réaction rapide et de moyens matériels leur permettant une grande vélocité, les commandos peuvent être engagés par les airs ou en véhicules tout-terrain sur très court préavis pour agir en discrétion et surprendre l’ennemi », avait expliqué l’EMA, en février.

Photos : EMA

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