Plusieurs jihadistes de l’EI « neutralisés » lors des premières frappes de Rafale dotés du pod TALIOS

Le 21 janvier, l’État islamique [EI ou Daesh] a revendiqué un double attentat suicide qui venait de faire au moins 32 tués et une centaine de blessés sur la place Tayaran, à Bagdad, où se tenait un marché aux vêtements. Cela faisait trois ans que l’organisation terroriste n’avait pas visé la capitale irakienne de cette manière, la dernière attaque ayant eu lieu le 15 janvier 2018, au même endroit.

D’après des chiffres compilés par le Washington Institute, Daesh a revendiqué 1.327 attaques au Levant [Syrie et Irak] en 2020, en particulier dans les zones rurales. Et il aura été particulièrement actif à partir du printemps, avec 151 attaques commises en avril et 193 autres en mai. Ce fut d’ailleurs à cette période que les chasseurs-bombardiers Rafale de la force Chammal, basés en Jordanie, effectuèrent leurs premières frappes de l’année contre des positions jihadistes établies dans la région de Kirkouk.

Mais cette année, la force Chammal a déjà dû s’employer contre Daesh. En effet, selon un bref communiqué de l’État-major des armées [EMA], au lendemain des attentats commis à Bagdad, deux deux Rafale B de l’armée de l’Air & de l’Espace [aAE] ont effectué, à la demande de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis, une frappe dite « d’opportunité » contre une position de l’EI lors d’une mission « au-dessus du théâtre irako-syrien. » Une autre frappe a été réalisée par les avions de la 4e Escadre de Chasse dans les mêmes circonstances, le lendemain.

« Ces deux actions ont permis de neutraliser plusieurs combattants de Daesh », a indiqué l’EMA, sans préciser les lieux où elles ont été menées.

Mais ces frappes auront été particulières puisqu’elles ont été l’occasion de donner le baptême du feu à la nouvelle nacelle optronique TALIOS [Targeting Long-range Identification Optronic System – Système optronique d’identification et de ciblage à longue distance], déployée depuis la fin novembre en Jordanie.

« Il s’agissait des premières frappes opérationnelles de Rafale équipés du pod TALIOS », a en effet affirmé l’EMA.

Pour rappel, la nacelle TALIOS affiche des capacités sans commune mesure par rapport au pod Damocles qu’elle remplace. Grâce à ses capteurs électro-optiques et infrarouges de haute résolution, il est possible d’identifier et de suivre des cibles mobiles, y compris de petites tailles, de jour comme de nuit et d’effectuer des frappes de plus longue portée.

Dotée de « capacités non traditionnelles NTISR » [Non-Traditional Information, Surveillance and Reconnaissance], la nacelle TALIOS e permet de mener de front des missions d’appui et de reconnaissance, les données qu’elle collecte étant transmises en temps réel. Enfin, son interface « homme-machine », qui fait appel à la réalité augmentée, simplifie la compréhension que peut avoir l’équipage de la situation tactique, seules les informations pertinentes lui étant soumises.

Lors de ses voeux pour la nouvelle année, la ministre des Armées, Florence Parly, a rappelé que la France restait attentive à l’évolution de la mouvance jhadiste au Levant.

« Ceux qui nous ont attaqué à maintes reprises, y compris sur le territoire national à Paris, à Nice, à Conflans et dans trop d’autres lieux encore, n’ont pas disparu en 2019 dans les ruines de Baghouz, dernier bastion de Daesh en Syrie. Au Levant, ils continuent de s’organiser pour asservir les populations locales et mettre en œuvre leur programme de mort. La France reste dans leur ligne de mire. Les actions qu’ils conduisent en Syrie comme en Irak illustrent une forme de résurgence dont nous devons protéger notre pays et l’Europe », a-t-elle en effet déclaré.

Photo : Archive © armée de l’Air & de l’Espace

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