L’armée de Terre a déployé le système de mini-drones de reconnaissance Spy’Ranger au Mali

En juin 2020, avec un an de retard, les trois premiers systèmes de mini-drones de reconnaissance [SMDR] étaient livrés à l’armée de Terre, ce qui marquait le début du remplacement des « drones de renseignement au contact » [DRAC], en service au sein du 61e Régiment d’Artillerie [RA].

Pour rappel, un SMDR se compose de trois mini-drones de type Spy’Ranger, mis au point par Thales qui s’était allié avec les PME françaises Aviation Design et Merio pour remporter le marché qui, portant sur la livraison de 35 systèmes, avait été notifié par la Direction générale de l’armement [DGA] en décembre 2016.

Six mois après avoir reçu ses trois premiers SMDR, l’armée de Terre en a déployé au moins un au Mali, dans le cadre de l’opération Barkhane.

« Déployé pour la première fois au Mali en remplacement des Drones de reconnaissance au contact, le système de mini drone de renseignement a réalisé plusieurs dizaines de vols depuis son arrivée fin 2020 », a en effet brièvement indiqué l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

Et d’ajouter : « Mis en œuvre par quelques militaires , il permet, pendant plusieurs heures, de jour comme de nuit, d’effectuer à plusieurs dizaines de kilomètres des missions d’observations et de surveillance de zones à proximité de nos emprises mais également lors de nos déploiements. »

Un SMDR peut être prêt à être mis en oeuvre par deux opérateurs en 12 minutes. Pour cela, il faut installer une rampe de lancement, assembler les drones, intialiser la station de contrôle au sol et effectuer quelques tests avec de les faire décoller.

D’une envergure de 3,80 m environ pour une masse de 14,5 kg, le Spy’Ranger a une autonomie de 2h30. Doté d’une liaison de données issue du programme ELSA [Étude et démonstration d’une liaison de données universelle des systèmes autonomes aéroterrestres], il peut transmettre, en temps réel, un flux vidéo en haute définition de manière sécurisée jusqu’à 30 km de sa station de contrôle…. Ce qui est trois fois supérieur à ce que permet un DRAC.

En outre, l’un de ses points forts est sa charge « utile optronique multisenseurs gyrostabilisée », qui, selon Thales, est « la plus avancée au monde pour optimiser la mission de collecte de renseignements de contact. »

« La charge utile constitue une véritable innovation en soi. La plupart des drones ne sont en effet pas en mesure de maintenir leurs capteurs sur l’objectif lors de manœuvres soudaines et brutales. La gyrostabilisation dont bénéficie le mini drone Spy’Ranger permet de maintenir la caméra et les capteurs embarqués en ligne sur l’objectif, même si l’aéronef repousse au maximum les limites de la cellule en termes de manœuvrabilité », insiste l’industriel.

Sur les 35 SMDR commandés par la DGA, dix devaient avoir été livrés à l’armée de Terre en 2020 et les 25 derniers en 2021. Ces systèmes seront utilisés par les sections « mini-drones » des batteries d’acquisition et de surveillance des régiments d’artillerie et le 61e RA.

Photo : EMA

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