Gendarmerie : Le commandant d’un PSIG gravement blessé lors d’une intervention à Mayotte

Cela fait des années que la Gendarmerie nationale fait face à une situation « explosive » à Mayotte. En 2016, son directeur [DGGN], qui était alors le général Richard Lizurey, s’en était inquiété lors d’une audition parlementaire, soulignant la nécessité d’y envoyer des moyens supplémentaires pour améliorer la protection des gendarmes.

À l’époque, il avait été fait état de tensions communautaires liées aux migrations, de vols, de trafics et d’une explosion des chiffres de la délinquance, avec une une hausse de +50% des agressions physiques entre 2014 et 2015. Depuis, confronté à l’épidémie de Covid-19, ajoutée à celle de Dengue, l’archipel est toujours aux prises avec une forte insécurité, comme en témoigne la récente manifestation, malgré le confinement, du personnel soignant du département.

« Je suis soignante, donc on connaît le danger de la Covid-19. Mais on en a assez de se faire agresser tous les jours ou que l’on casse nos voitures sur notre lieu de travail », avait ainsi confié une aide-soignante à l’AFP, en juin dernier.

C’est donc dans ce contexte que le commandant du peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie [PSIG] de Mamoudzou a été gravement blessé, ce 6 juillet, vers 3 heures du matin, à Dzoumogné, dans le nord de Mayotte.

Ainsi, le PSIG et deux patrouilles de gendarmes mobiles recherchaient d’individus soupçonnés d’être impliqués dans une tentative de cambriolage d’un supermarché. Arrivés à Dzoumogné, les militaires ont dû battre en retraite pour se munir de protections après avoir subi des jets de pierre.

Seulement, le commandant du PSIG a reçu en plein visage un projectile qui, lancé à bout portant sur son véhicule, lui a causé une double fracture de la mâchoire. Hospitalisé à Mamoudzou, il est question de l’évacuer vers La Réunion pour des soins complémentaires. En attendant, l’officier a 45 jours d’ITT [Incapacité temporaire de travail] et une enquête judiciaire a été ouverte pour retrouver les auteurs de cette agression.

« Malheureusement, nos hommes sont de plus en plus exposés à ce genre d’événements. Ce sont des actes très graves et cela aurait pu être pire. Il y a un an et demi, mon adjoint avait lui aussi été victime de jets de pierre qui l’ont laissé défiguré », a déploré, auprès de l’AFP, le général Philippe Leclercq, le commandant la gendarmerie de Mayotte.

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