EuroDrone : La France ne sacrifiera pas les capacités de ses armées sur l’autel des intérêts stratégiques européens
Durant la Première Guerre Mondiale, inspiré par les travaux Félix du Temple et surtout de l’ingénieur Octave Detable, le capitaine Max Boucher suscita l’enthousiasme du président du Conseil, Georges Clemenceau, avec un projet d’avion « télémécanique », c’est à dire pouvant être dirigé à distance pa TSF [télégraphie sans fil]. Et, le 14 septembre 1918, dans les environs d’Étampes, le bombardier Voisin LBP n°1712 vola pendant 51 mn, sur une distance de 100 km, en étant télécommandé à partir d’un autre avion, via un poste d’émission type E.10.
La fin de la guerre mit un coup d’arrêt à ces travaux. Mais ces derniers furent relancés en 1922 grâce à Laurent Eynac, alors sous-secrétaire d’État à l’Aéronautique. Un avion Voisin « automatique » réalisa avec succès plusieurs essais. Mais la complexité de cette machine, les impératifs économiques et surtout la frilosité des responsables politiques et militaires face à l’ambition d’un tel projet eurent raison des efforts entrepris jusqu’alors.
Un siècle plus tard, l’intérêt pour les forces armées de disposer d’aéronefs pilotés à distance ne fait plus aucun doute. Seulement, et même si elle relança ses efforts dans ce domaine avec le drone R-20 de Nord-Aviation, qui équipa les unités d’artillerie entre 1972 et 1976, ou avec le Marula, construit par Sagem [et dont les essais s’arrêtèrent en 1994 en raison du choix en faveur de l’appareil israélien Hunter], l’industrie aéronautique française [voire européenne] se laissa distancer par ses homologues américaine, israélienne et… chinoise, en particulier dans le segment des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] .
C’est en effet ce que rappelle la Cour des comptes, dans l’édition 2020 de son rapport annuel, qu’elle vient de publier ce 25 février [.pdf].
Pour expliquer ce retard pris par la France dans le domaine des drones, elle livre plusieurs raisons, dont des « résistances d’ordre culturel, en particulier au sein de l’armée de l’air, dans la mesure où les drones bousculent les équilibres actuels qui placent le pilote au cœur du dispositif aérien », des « divergences de besoins opérationnels entre armées », un « manque de constance et de cohérence dans les choix industriels, capacitaires et diplomatiques des pouvoirs publics, qu’illustrent les nombreux revirements de l’État dans ses tentatives pour faire émerger une filière de drones MALE nationale ou européenne », des « rivalités entre industriels, qui ont abouti à une forte concurrence intra-européenne qui s’est révélée dommageable » et, enfin, « l’absence de vision stratégique et de planification de moyen terme, qui a retardé les possibilités de mises en commun de matériels ou les voies d’optimisation et de mise en cohérence de la politique d’acquisitions. »
Ce qui fait que, actuellement, et pour répondre à des besoins opérationnels urgent, la France a acquis, dans un premier temps, des drones israéliens Harfang, puis, en 2013, des MQ-9 Reaper américains.
Pourtant, au tournant des années 2000, il fut question de lancer, dans le cadre de coopérations européennes, des projets de drones MALE, comme le Talarion [conduit par EADS à l’époque, avec la France, l’Espagne et l’Allemagne] ou, plus tard, le Telemos, qui devait être confié à BAE Systems et Dassault Aviation. Comme on le sait, aucun ne vit le jour…
Pour la Cour des comptes, la « conséquence principale des échecs répétés en matière de coopération est une solide implantation de drones MALE étrangers dans les armées européennes : américains, dans le cas du Royaume-Uni, de la France, de l’Italie, de l’Espagne, des Pays-Bas et de la Belgique, et israéliens dans le cas de l’Allemagne. »
D’où, à ses yeux, l’importance du dernier projet en date, le MALE RPAS [ou EuroMale] lancé en 2013 par l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne, avec Airbus pour chef de file, avec la participation de Dassault Aviation et Leonardo. Seulement, ce programme, qui doit pourtant bénéficier d’un financement de 100 millions d’euros au titre du Programme européen de développement de l’industrie de Défense [PEDID], se trouve actuellement à l’arrêt.
En raison des exigences allemandes, il s’agit de mettre au point un drone d’une masse de plus de 10 tonnes et disposant d’une double motorisation. Ce qui ne pourra que faire augmenter les coûts d’exploitation et réduire dans le même temps ses chances à l’exportation, pourtant essentielle à l’équilibre économique de ce projet.
En France, le ministère des Armées refuse d’aller de l’avant dans ce programme tant que la question des coûts ne sera pas réglée avec les industriels. Or, ces derniers sont supérieurs de 30% par rapport aux 7 milliards d’euros qu’il était initialement prêt à investir.
Pour autant, et même si elle appelle à la « plus grande vigilance » face à ces difficultés, la Cour des comptes estime que le « bon achèvement de ce projet […] aura valeur de test à cet égard », car « au-delà, alors que se dessinent de nouveaux usages pour ces équipements, soutenus par l’intelligence artificielle et l’accélération de l’innovation dans ces domaines, il importe que l’Europe ne se laisse pas distancer dans la maîtrise de ces technologies. » Et d’en appeler donc, pour « préserver les intérêts stratégiques européens », à « conclure rapidement un accord entre pays partenaires et industriels sur le programme de drone MALE, soutenable financièrement et conforme au besoin opérationnel. »
Or, le ministère des Armées n’entend rien céder. D’ailleurs, et alors que les négociations se poursuivent avec les industriels, il ne serait pas dans son interêt de montrer la moindre faiblesse dans ce dossier, qui aurait dû trouver une issue en décembre 2019, puis au début de l’année 2020.
Dans sa réponse à la recommandation de la Cour des comptes, le ministère des Armées s’est donc montré très ferme. « Le défi du développement d’une capacité de drones MALE souveraine dépasse le seul développement de la base industrielle et technologique de défense » ainsi que le « »test de la solidité des liens tissés avec nos partenaires’ européens » », écrit-il.
« La détention de capacités opérationnelles performantes, essentielle à la préservation de la liberté d’action des armées françaises ainsi que la maîtrise des coûts, notamment des coûts de possession, seront des critères d’appréciation fondamentaux qui devront peser autant que les autres considérations », ajoute le ministère des Armées.
D’autant plus que, poursuit-il, il « serait en effet difficilement compréhensible qu’en 2028, les armées françaises ne soient pas dotées d’équipements aussi performants que ceux, d’ores et déjà disponibles sur le marché. »
Cependant, précise encore le ministère, « les négociations sont en cours entre les industriels, l’OCCAR et les pays partenaires du programme européen avec pour objectif une fin des négociations fin 2019 et une notification du contrat mi-2020 ». Or, les discussions se poursuivent encore… Et la notification du contrat en sera retardée d’autant.
Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de l’Air doit disposer de « 6 systèmes Eurodrone », composés chacun de trois vecteurs aériens ainsi que deux stations sol à l’horizon 2025.
Quoi qu’il en soit, l’américain General Atomics, qui a conçu les MQ-9 Reaper de l’armée de l’Air, se tient en embuscade. Son directeur pour l’Europe, Christophe Fontaine, a en effet confirmé, auprès de l’AFP, qu’il proposerait à la France, dès 2023, le drone EuroGuardian, pour « la moitié du coût de l’Eurodrone. » Seuls le cockpit et la plateforme seraient de conception américaine, les capteurs, les dispositifs de chiffrement et les liaisons pouvant être « francisés ».
Surdimensionné et beaucoup trop cher l’Eurodrone.
Les armées françaises ont d’autres programmes à financer !
Cela me fait toujours rire que la cour des comptes donne son avis sur tout et rien. Cette cour se pavane de connaître tout et rien à la fois.
Il est contradictoire de dire que l’UE n’a pas réussi à mettre en œuvre son drone MALE alors qu’il existe un projet qui a été validé par les allemands et l’EMA de l’armée de l’Air qui a accepté la double motorisation. C’est un souhait aussi de l’armée française, reporter ce choix sur les seuls allemands est un mensonge. Le sujet du coût ne doit pas intervenir si la priorité est de mettre en place une filière européenne, c’est toujours plus cher que d’acheter sur étagère donc le coût du projet n’est pas un argument. A moins que l’absence de filière européenne ne soit pas aussi importante que cela en somme (et donc qu’il n’y a pas de réel débat).
Macron devrait intervenir afin de proposer une coopération avec la Russie pour développer des drones, cela permettrait de réduire les coûts et de permettre de tisser des liens plus forts avec le Tsarat.
Bien sur que mettre en place une filière européenne est important. Mais cela ne doit pas permettre aux industriels de nous faire payer n’importe quel prix.
Par ailleurs se montrer très ferme est aussi une façon d’envoyer un message aux allemands qui sont leaders sur ce projet. Pour le SCAF ils nous ont pourri la vie, allant jusqu’à refuser pendant un temps que Safran soit leader sur la motorisation alors même que MTU n’a jamais construit de moteur entier et que la conception des seules parties froides sera déjà un énorme challenge pour eux. Il est bon qu’ils se rendent compte que lorsqu’ils se comportent de la sorte, il y a un prix à payer ensuite.
@ Aymard de Ledonner
Oui en effet!
D’autant que Safran souffre avec l’histoire du 737 Max:
https://www.lefigaro.fr/societes/safran-s-organise-pour-minimiser-la-crise-du-boeing-737-max-20200227
Heureusement que la cour des comptes donne de son avis extérieur, car sur ce sujet, l’armée de l’air a bien déconnée.
J’allais aussi répondre qqchose dans ce goût là. Vu les lacunes des militaires français concernant les drones, la cour des comptes peut bien légitimement s’en mêler !
la cour des comptes est dans son rôle quand elle critique des gaspillages d’argent public, voire, pire, des irrégularités comptables. Quand elle donne son opinion sur des décisions d’ordre politique ou stratégique en l’occurrence, comment dire, pftt !
cordonnier, pas plus haut que la chaussure !
Pas besoin d’aller jusqu’à Moscou pour tisser des liens en matière de drone. Le nEUROn, même s’il s’agit d’un démonstrateur, prouve que Dassault maîtrise son sujet. Et par rapport au format, le pays qui se rapproche le plus d’un drone comme celui-ci est le Royaume Uni avec son Taranis. Mais il s’agit plutôt de drone de renseignement / combat à l’instar des RQ-170 Sentinelle et X-47B.
Merci à L.Lagneau pour ce très instructif rappel historique , qui révèle une nouvelle fois , on l’oublie trop souvent , l’excellence des français dans le domaine aéronautique depuis les origines .
Et évitons de sacrifier cet héritage pour ne pas froisser les allemands lorsqu’il s’agit de coopération , et refuser un leadership qu’ils prétendent s’arroger avec leur firme amiral , Airbus defence , qui cherche surtout imposer ses intérêts , avec les dépassements budgétaires qu’il affiche sans complexes .
Votre première phrase : vous me l’enlevez de la bouche, ou plutôt du clavier…
La France a créé l’avion, l’avion de chasse et de bombardement, la première armée de l’air, mais aussi l’aérostat et le dirigeable plus ancien.
La France est une nation qui compte encore grâce à Airbus et Dassault et qui sera précurseuse encore dans le spatial et la découverte via des robots ou drones spatiaux véhiculés de futures exoplanètes dans le futur.
https://www.youtube.com/watch?v=kYNZxrt2KJY
Cet intéressant rappel historique montre également le manque d ‘esprit prospectif tant des armées que des politiques. Gestion à la petite semaine, sans vision à long terme, combat d’égos……
Ce constat pourrait être multiplié. Je pense spontanément dans le domaine aéronautique aux statoréacteurs de LEDUC, à l’effet COANDA et au Bréguet 941…
Ce constat historique fait également mal sur quelques points: Les taxes sur les carburants n’ont permis à l’aviation de loisir que de vivoter (comparer avec les USA), pénalisant dans une moindre mesure aussi le vol à voile (dépendant d’un remorqueur dans la majorité des cas)… quand on n’a pas eu les réglementations qui ont achevé l’affaire. Les freins à l’hydraviation font que de pionniers nous sommes passés là aussi à quasiment rien (il faut désormais aller au Canada si on veut passer sa qualif).
Au final, conséquences de ces exploits d’un état-crétin, nous n’avons plus d’industrie d’aviation légère qui auraient pu proposer des plateformes amorties sur d’autres marché à moindre coût pour certains types de drones et éviter de louper le coche, voir en développer pour des besoins plus pointus avec un outil industriel existant.
Nous avons les meilleurs hauts fonctionnaires et politiques du monde formés à la meilleur école, l’ENA. On aimerait d’ailleurs parfois que cette excellence s’exporte beaucoup plus et très loin…
@lym
En soit on s’en moque d’avoir une industrie d’avions légers. Je vous rappelle qu’en France on a déjà une industrie de trains à grande vitesse, et niveau écologie c’est à revoir.
Faut aussi prendre en compte que ça n’a rien de compliqué de faire un avion léger ou un drone Male. Ce n’est pas un enjeu de souveraineté impliquant des investissements lourds dans la recherche et le développement comme peut l’être le développement d’un nouvel avion de chasse, car les technologies sont matures et maîtrisées. C’est d’ailleurs probablement pour cette raison que la France et les autres États de l’Eurodrone refusent d’investir plus de 7 milliards.
« serait en effet difficilement compréhensible qu’en 2028, les armées françaises ne soient pas dotées d’équipements aussi performants que ceux, d’ores et déjà disponibles sur le marché. ».
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ca, ca fait mal ^^
7 milliards pour développer un drone… On croit quand même rêver.
@ PK
Et piratable en plus!
La Belgique a fait un exercice amusant au Luxembourg pour prouver à ses soldats les dangers de leurs beaux smartphones:
https://www.mil.be/fr/article/quand-lennemi-est-dans-votre-poche
Il semble que l’Eurodrone d’Airbus propose des performances (endurance et emport) plutôt similaires à celles du Reaper actuel (en dotation à l’AA), … mais en plus onéreux.
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Forcément, avec une solution optimisée au budget moitié inférieure à celle de Eurodrone, et avec des performances encore supérieures (et nettement) à celles du Reaper actuel, la proposition de General Atomics a de quoi éveiller l’intérêt.
Cet EuroGuardian américain, est déjà quasi existant.
http://www.ga.com/skyguardian-surpasses-100-test-flights
Il franchit tout seul l’Atlantique, il tourne en l’air jusqu’à 40h à 15.000m (à vérifier tout de même), et embarque plus d’armements et de capteurs que son prédecesseur.
Le UK l’a déjà commandé sous son nom ‘Protector’, et la Belgique sous son nom ‘Skyguardian’ (tout comme l’Australie).
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En laissant la France équiper cette cellule optimisée de ses propres capteurs et dispositifs, il est normal que cela donne des billes au Mindef pour taper sur Airbus …
Cette concurrence flagrante, et le tel décalage de capacité/coût avec la proposition européenne, implique désormais que Airbus fasse des miracles, … ou en tous les cas, cesse de se contenter du raisonnable.
Airbus doit désormais sortir une copie sans faute, et vite fait qui plus est.
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Possible ?
« 40h à 15.000m » c’est plutôt bien…
Mais cela c’est beaucoup mieux car cela reste plus longtemps bien plus longtemps en vol (jusqu’à 1 mois), vole très très haut (au moins 20 000 m et dans la stratosphère mais aussi beaucoup plus bas), peut voler en stationnaire même, ceci au solaire, c’est quasi gratuit – est très économique par rapport à un satellite et plusieurs drones qu il remplace en même temps (comme dirait l’autre), et…c’est français et très bientôt au stade industriel …
C’est, c’est ?
Ceci https://www.youtube.com/watch?v=cMNGFZEAv9g
Ce n’est pas le même emploi qu’un drone MALE….c’est en revanche un projet à mi-chemin entre drones HALE et satellites.
oups, pas 1 mois; mais bel et bien 12 (1 an)
Fichtre
Bien vu, mais quelle est la résilience en environnement hostile (combat). UN dirigeable est plus facile à descendre qu’un drone et bien moins réactif en évolution….
On parle de plateforme militaire là…
@Albatros24
Le Stratobus, il est top. Mais
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1/ il ne sera opérationnel dans nos forces, « au mieux », qu’à partir de 2025.
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2/ il ne peut être mis en oeuvre que dans un ciel totalement dominé et sans aucune menace Sol-Air plus solide qu’un Manpad (pour le Mali Ok / pour l’Ukraine ou l’Irak, c’est exclu) .
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3/ toutes les zones de la stratosphère (vers 20.000m) ne sont pas forcément très adaptées au Stratobus … qui se déplace très lentement. Proche des tropiques, c’est calme. Mais du côté des latitudes européennes, les courants sont plus forts, et il n’est pas sûr que le Stratobus puisse conserver son statique dans toutes les situations.
Ici encore, pour le Mali, on serait tout bon.
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Donc Harmattan serait le client idéal pour ce Stratobus. C’est évident.
Mais on ne peu pas non plus tout baser là-dessus … très loin de là.
Une flotte de drones MALE modernes, polyvalents et les plus endurants possibles doit absolument être constituée au sein de l’AA.
… et idéalement à partir d’une cellule européenne … pour peu que nos industriels arrivent à relever le challenge (eux qui partent avec un retard certain).
Faire comme les américains, piloter les drones armés par des sergents à partir du sol national, voila des économies d’échelle, que la France n’est pas encore décidée à envisager. Les lobbys s’en chargent !
Peut-être que pour cela il faut aussi des moyens de communication que nous n’avons pas? Ou pas à une échelle mondiale.
1) j’avais tord, je l’admets quand je disais que la technologie des drones ou plutôt télé mécanique (on avait un terme français sous les yeux depuis longtemps) était une tech de la 2 eme guerre plus qu’on apprend ici que ça date de la première.
Un grand merci Mr Lagneau.
2) 100 millions de l’UE sur 7 milliards, c’est negligible…
3) comment des discussions peuvent elles produire 3 milliards d’économie ?!
En faisant passer les 3 milliards dans les pertes d’Airbus… Ils ont l’habitude avec l’A400M…
2 moteur et il est sensé être plus performant et plus moderne pourtant il est à peine supérieur au sky guardian
Pourquoi ne peut-on pas créer deux modèles un bimoteur et l’autre monomoteur?
euh, vous financez de votre poche? C’est généreux de votre part.
Ce qui fait blocage, c’est l’exigence des Allemands d’avoir deux moteurs, le reste faisant consensus. Deux versions, monomoteur ( déjà éprouvé technologiquement ) et bimoteur ne devrait pas engendrer un surcoût énorme; en plus cela pourrait favoriser les exportations.
@ Yannus
on parle déjà d’un engin lourd: (10 tonnes contre 4 pour un prédator US) et pour un monomoteur, c’est trop… Vraiment trop: plus aucune endurance, mécanique en surcharge, un rapport poid puissance aussi faible enlèverait toute capacité… Car le seul moteur adéquat, ce serait… Celui de l’A400M.
Les seuls réservoirs internes seraient vidées à grande vitesse !
Et il faudrait tout redessiner pour prendre en compte une modification aussi lourde.
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Et on butte déjà sur le prix.
@chanone.
Mais non !. Il existe des turbopropulseurs dans la gamme des 2000/2500CV qui suffiraient à propulser un drone de la classe 10/11T.
Pour rappel le turboprop de l’A 400M fait plus de 11 000 CV…
Pour rappel également certaines versions du P47 thunderbolt ou du Corsair F4 U développaient plus de 2000CV.
Faut réviser ses classiques.
Et bien… J’y vais de ce pas.
Au fait, on en produit encore, des moulins de ce calibre? Il me semble que non.
De toute manière, la consommation à vitesse de croisière devrait ramener l’endurance à la moitié de ce qui est espéré.
Le poid, c’est l’ennemi.
Comme indiqué, le problème majeur vient des allemands qui imposent, pour des raisons de sécurité, un drône bimoteur. Condition pour qu’il puisse survoler l’Allemagne
Et comme de toute façon il restera dans les hangars, les couts d’exploitation c’est pas leur problème.
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Mais nous, avec notre lubie de vouloir utiliser notre matériel, les couts et difficultés d’exploitation ça nous intéresse grandement.
Airbus doit rattraper son retard par rapport à des produits maintenant matures côté US. Et pour faire ça, il faut investir et casser les prix pour entrer sur le marché. Il n’y a qu’Airbus qui croit pouvoir entrer sur un marché en proposant plus cher et moins performant et en activant la fibre patriotique.
Déjà, faire beaucoup moins cher et à peine moins performant, ce serait une meilleure stratégie pour entrer sur le marché. Et ensuite construire sur cette base la solution plus performante et compétitive.
Ou alors airbus n’a pas spécialement envie d’entrer sur ce marché .
Plus chère, oui et non, car les couts de développement seront divisés par le nombre de pays EU participant a ce projet.
Plus cher à l’usage, et plus de complexité sur la logistique.
Mr Lagneau vous oubliez Mr. Marconi brevet 1896-1897, 1900 liaison transatlantique prix Nobel en 1909 ! essayez d’être objectif …..
@ raca,
Je ne vois pas ce que vient faire mon objectivité là-dedans…
Rien à voir! Intervention inopinée.
Que de temps d’argent et de capacité indépendante perdus par niaiserie pro allemande europeiste alors des drones stratégiques sont effectivement des armes stratégiques nationales. Il faut que soit le comptable qui le dise…une toute autre défense et d autres moyens sont à vouloir et concevoir et ce avec la même énergie que celle qui fit développer la dissuasion et s’est vcteurs…peut on encore reconstruire une industrie de l’armement nationale capable de construire des armes d infanterie des missiles et des drones etc…espérons que l’on choisira la voie de la reconstruction avant la cata allemande c est à dire leur neutralisme pastèque écolo gaucho…
Et à la fin ce sont les américains qui gagnent…
https://forcesoperations.com/eurodrone-un-plan-b-propose-par-general-atomics-en-cas-dechec/
Pour ce que veulent faire les dirigeants allemands à savoir surveiller leur population, ce n’est pas le drone qui est le bon vecteur. C’est le dirigeable :
https://information.tv5monde.com/info/etats-unis-l-armee-teste-des-ballons-de-haute-altitude-pour-la-surveillance-de-masse-314651
Tous suspects. Quel monde merveilleux…
@ Plusdepognon
Il faut bien reconnaître qu’après ce qu’il leur leur est arrivé le 11/09/2001, ils ont de quoi devenir un peu « parano »
@ Castel
Surveiller toute sa population et la tenir comme suspecte par avance, c’est le trait d’une dictature, quelle que soit la raison.
N oublions pas une des raisons du retard occasionné, le fait que l AA soit égocentré sur ces pilotes. Le haut de la pyramide est tenue par essentiellement des pilotes qui sont pret à évoluer culturellement et techniquement uniquement la ou leurs intérêts et carrières ne sont pas en danger. Maintenant, ils vont essayer de nous prouver le contraire voir faire le dos rond. Ils faudrait que les décisions de haut lieu soit tenues par du personnels spécialisés. Les questions rens, à des généraux rens, les questions mécanos, à des generaux mécano, les questions fuscos, à des generaux fusco, etc …
On en est très loin !
des généraux mécanos ,hum z’ont pas dû en faire beaucoup de la mécanique ces goglus ,les lieutenant technique en général sont issus du Rang mais pour faire officier ,ils font pas longtemps du manuel et bosse les cours du soir pour passer Officiers ,après ils sont comme les autres ,ils y connaissent rien mais n’oublient pas de dire il y a qu’à …y’avait qu’à ,faut qu’on ?.?…..et une fois que c’est fait au lieu de dire mon personnel a fait ..ils disent j’ai fait …
merci les officiers ,on s’ennuyaient sans vous !remarque c’est un phénomène de chef ..,un truc très bien décris par les psychiatres ….les politiciens font pareil et les chefs d’entreprise aussi …y’a qu’à ,faut qu’on ….mais une fois fait ,j’ai fait …..
et c’est eux qui ont la médaille bien sur ….un monde de faux derches qui ne changent pas !un monde d’égocentrique qui ne changent pas …et une poignée qui bossent pendant que d’autres sont payés à rien faire et brasser du vent …
Le drone européen est un drone de temps de paix, dans une zone sans risque, en raison même de sa faible vitesse, de son altitude et de sa taille. il serait abattu sans problème dans un combat de haute intensité. On a besoin de drones armés et c’est là que doit être porté l’effort et les moyens financiers. Ou les industriels européens peuvent faire dans les 10 ans qui viennent ou l’on sera obligé d’acheter sur étagère comme aujourd’hui.
je suis assez d’accord. Plutôt que de consacrer des milliards pour faire, avec 10 ans de retard (je suis gentil) ce que d’autres (USA, Chine, Israël et bientôt Turquie, Italie….) font déjà, aussi bien et moins cher, l’UE ferait bien de passer à l’étape suivante avec un concept qui n’existe pas encore sur le marché.
Trois voies à explorer à mon avis:
– la première déjà en cours est celui de drone de pénétration (reco/ISR ou SEAD [Suppression of Enemy Air Defences / Suppression des défenses aériennes ennemies] pour les combats haute intensité. Ce serait la poursuite des projets NEURON et TARANIS (GB), avec une version aéronavale (futur PAN)
– la deuxième serait un drone tactique de combat, destiné à lutter contre les drones MALE. Cela veut dire capacité de maraudage (loitering) sur la zone de combat , maniabilité (changements d’altitude notamment) et armement air -air (canon et missiles courtes portée).Un drone à turbopropulseur, décollant de pistes en dur avec une une forte capacité en G, capable également de missions CAS.
– la troisième serait un drone intercepteur anti-drone , décollant du champ de bataille. voir le drone de voltige développé par « Drone Champions AG » (https://www.aerobuzz.fr/breves-aviation-generale/le-premier-drone-acrobatique-habite-a-vole-avec-un-passager/)
assez d’accord avec outofthebox.
C’est étonnant cette capacité des industriels de réinventer la roue en permanence… De la même manière que l’Armée de Terre s’est cherchée sur le drone MALE avant de retenir le Patroller qui a un très bon potentiel autant en militaire qu’en civil. Et le tout avec une cellule basée sur un planneur de STEMME. Ensuite, on met les capteurs qu’on veut et qu’on aurait de toute façon mis sur un Reaper.
De la même façon, et si les Allemands y tiennent, faisons un drone HALE lourd (bimoteur) basé sur une cellule connue pour nous concentrer ensuite uniquement sur la dronisation et les capteurs. Et là, je pense à l’ATR 72 MP dont les dimensions ne sont pas très éloignées de ce fameux Eurodrone mais avec une charge utile nettement supérieure (8t vs 2t). Alors oui, il faudra transformer la bête mais on part déjà d’une cellule fiable, utilisée dans l’aviation commerciale, à un coût très raisonnable avant transformation.
Le militaire a longtemps été pourvoyeur d’innovation dans le civil mais le chemin retour devrait aujourd’hui être plus systématique : se baser sur des technos civiles amorties et fiabilisées pour ensuite y mettre un usage militaire non-critique.
La militarisation d’aéronefs civils est chose courante parce que « relativement simple »: Hélicoptères de transport, patmar, awacs, ravitailleurs, aviation légère . Seuls les aéronefs très spécialisés « mili » ne peuvent pas venir du monde civil: chasseur, bombardier, tueur de chars, avion-espion, etc.
@ outofthebox
L’innovation vient pour une bonne part du civil, surtout dans les hautes technologies, mais cette constatation est à nuancer car le niveau budgétaire consacré au complexe militaro-industriel notamment américain peut être considéré comme une subvention qui irrigue tout le tissu industriel.
Même s’il y a des échanges surprenants :
https://vmf214.net/2018/05/14/lockheed-martin-devoile-un-nouveau-missile-de-poche-inspire-de-technologies-civiles/
@outofthebox.
Réflexion générale que je partage. En revanche , s’agissant des drones , la recherche d’une endurance maximale (plus de 40 heures de vol actuellement) ne milite pas en faveur de la transformation d’une cellule d’avion de transport dont la section du fuselage et l’allongement de le voilure ne sont pas optimales. A étudier cependant.les italiens l’ont fait avec la dronisation du Piaggio P180 avanti devenu P.1HH « Hammerhead »…qui aurait une endurance limitée à 16 heures environ.
Les allemands qui n’ont toujours pas le droit de déployer des systèmes militaires avec de l’armement réel (pas de bulles de protection antiaérienne par exemple) sur leur propre territoire veulent nous faire croire qu’avec deux moteurs ils pourront peut être les utiliser autrement que en tout de piste pour former des pilotes ?
quand on pense qu’à des Drones mâles pas étonnant qu’ils ne se reproduisent pas ,tout le monde n’est pas hermaphrodite
Je me souviens d’un CEMAA qui trouvait que les drones n’avaient aucun intérêt…
Les CEEMA (à l’image de tous les hauts fonctionnaires) sont-ils choisis pour leur esprit d’innovation ?
C’est un des problèmes de la haute fonction publique française. Les « qualités » qui permettent une ascension vers les plus hauts sommets ne sont pas souvent ceux qui permettent de voir loin . (même si heureusement des exceptions existent !)
Quand on vous dit que les projets européens nous rendent plus fort et que les Américains n’ont aucun intérêt à ces unions qui rendent les décisions impossibles… Qui a dit diviser pour régner ?
On aimerait que le titre de cet article soit un principe intangible de notre politique, et pas seulement limité à l’eurodrone.