Mali : La force française Barkhane a infligé de lourdes pertes aux groupes jihadistes de la région de Mopti

Un récent rapport du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a souligné la situation préoccupante de la région de Mopti [centre du Mali], où 85% des violences commises à l’égard des populations civiles y avaient été commises durant le dernier trimestre de l’année 2019. En outre, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] y avait subi pas moins de 46 attaques [sur les 68 constatées durant cette période].

En outre, a encore relevé M. Guterres, toujours au sujet du centre du Mali, « les violences intercommunautaires continuent de faire de nombreuses victimes et sont mises à profit par des groupes extrémistes, les cercles de Bandiagara, Bankass et Koro étant les plus touchés. »

Si la force Barkhane se concentre en particulier sur la région dites des trois frontières, c’est à dire dans un secteur situé aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, elle se désintéresse pas pour autant de celle de Mopti, où elle y a mené une série d’opérations entre le 9 et le 17 février.

Le mode opératoire de ces dernières aura été identique à celui qui a été suivi pour les actions précédemment conduites dans le Liptako-Gourma. Ainsi, précise l’État-major des armées [EMA] dans son compte-rendu hebdomadaire, ces opérations se sont déroulées en deux phases.

Lors de la première, qui a eu lieu les 9 et 10 février, au nord-ouest de la ville de Mopti, des frappes aériennes effectuées par des Mirage 2000D, un drone MQ-9 Reaper ainsi que l’engagement d’hélicoptères d’attaque ont permis de mettre hors de combat une vingtaine de jihadistes, dont un cadre de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] dont l’identité n’a pas été précisée.

Cette action a été donc suivie par une seconde action menée cette fois au sud de Mopti, les 16 et 17 février, contre la katiba Macina. Elle a mobilisé à nouveau des Mirage 2000D, un drone Reaper ainsi que des hélicoptères de combat. À l’issue des frappes réalisés par ces moyens aériens, un assaut héliporté a été conduit par Barkhane. Là, une trentaine de jihadistes ont été neutralisés [comprendre : tués, blessés ou capturés].

Au total, plus de 50 terroristes ont été mis hors de combat. En outre, une trentaine de motos et deux pick-up ont été détruits. Et de l’armement a été saisi, de même que des téléphones et du matériel électronique. Leur exploitation permettra sans doute d’obtenir de nouveaux renseignements utiles pour planifier de nouvelles actions.

Ces deux opérations « au bilan matériel et humain très lourd » ont « concrétisé un travail de préparation et de renseignement permettant de caractériser avec certitude l’activité des groupes armés terroristes », a souligné l’EMA.

À noter que l’état-major des Forces armées maliennes [FAMa] a annoncé avoir mené une opération dans le secteur de Somadougou, situé également dans la région de Mopti.

« Les hélicos FAMa ont mené des frappes aériennes avec précisionaux alentours de Somadougou jusque dans le village de Diallo route de Bankass », a-t-il relaté. Et d’annoncer que « 3 chefs terroristes étrangers ont été capturés » durant cette action, au cours de laquelle « plusieurs » jihadistes ont été tués.

Par ailleurs, dans le même temps, le groupement tactique désert « Acier » a mené une opération dans le Liptako malien, plus précisément dans une zone reculée où les jihadistes « optent régulièrement pour une stratégie de dissimulation au sein de la population, qu’ils maintiennent sous pression par la menace, tout en s’appuyant sur des plots logistiques dans lesquels ils peuvent cacher armes et équipements », a expliqué l’état-major.

Lors d’un contrôle de zone près d’un village, les militaires français ont surpris des terroristes. Lors d’un échange de tir, l’un d’eux a été « neutralisé » et sa moto détruite. Une opération de ratissage a ensuite été lancée dans le secteur, certains oueds semblant plus intéressant que d’autres… étant donné qu’ils dissimulaient « plusieurs ressources » appartenant aux groupes armés terroristes [GAT]. Finalement, un point d’approvisionnement jihadiste a été découvert, avec de nombreuses munitions et motos.

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