Sous-officiers de l’armée de Terre : Le brevet supérieur de technicien n’est plus exigé pour devenir moniteur de tir

Au début de son engagement, un sous-officier de l’armée de Terre termine sa formation spécialisée de 1er niveau par l’obtention d’un brevet de spécialiste [ou BSAT].

Puis, au fil de sa carrière, il peut suivre une « formation générale de 2e niveau », qui est un stage de perfectionnement de deux semaines consistant à « fournir à chaque sous-officier les connaissances théoriques, les méthodes de réflexion et les outils d’aide à la décision. »

Le site de recrutement de l’armée de Terre explique que cette formation « prépare le sous-officier à sa deuxième partie de carrière qui le conduira progressivement à exercer de plus hautes responsabilités ». Et elle se complète par une « formation de spécialité de 2e niveau », sanctionnée par l’attribution du Brevet supérieur de technicien de l’armée de Terre [BSTAT], lequel permet de commander environ 30 soldats. « Le sous-officier possède alors de réelles compétences techniques, qui l’aideront à se reconvertir dans le monde civil, quand il souhaitera quitter » l’uniforme, précise-t-il.

Seulement, d’après un rapport publié en octobre 2019 par le député Thomas Gassiloud, « entre 50 et 60% des sous-officiers » de l’armée de Terre ne sont pas titulaires du BSTAT. Une tendance qui n’est pas nouvelle.

« L’enchaînement de la déflation, puis la remontée rapide de la FOT [Force opérationnelle terrestre, ndlr] a créé une situation inédite. Nos effectifs de jeunes sous-officiers sont aujourd’hui atteints, mais nous constatons un manque de 3.000 titulaires du BSTAT. Pour remédier à cette situation, nous avons proposé des mesures concrètes afin de fidéliser nos jeunes sergents tout en leur permettant d’avoir des opportunités de carrières », avait expliqué, deux ans plus tôt, le chef de la section sous-officiers du bureau politique des ressources humaines de l’armée de Terre.

Quoi qu’il en soit, cette situation fait sans doute que le BSTAT n’est plus exigé pour certains stages. Du moins pour celui permettant de devenir moniteur de tir.

« Autrefois réservé aux chefs de section ou sous-officiers BSTAT, le stage moniteur est aujourd’hui ouvert aux jeunes sous-officiers ou militaires du rang en poste de chef de groupe [qui commande une dizaine de soldats, ndlr] », lit-on en effet sur le site de l’armée de Terre, dans un article expliquant que la mise en service du fusil d’assaut HK-416F a « imposé la refonte de la formation des moniteurs de tir. »

« Cela nous responsabilise encore plus », estime le sergent ‘Jérémy’ de la 1re compagnie [du 92e Régiment d’Infanterie]. Et d’ajouter : « Face à nos hommes, nous n’avons pas droit à l’erreur lors des démonstrations, sinon comment juger ensuite leurs tirs? Ce stage nous permet aussi de monter d’un cran nos capacités de tireurs. »

Par rapport au FAMAS, le tir avec un HK-146F n’apporte pas de grand changement. « Nous avons juste ajouté des cours de MOAL [Maîtrise Opérationnelle de l’Armement Léger], car la gestuelle est un peu différente, notamment pour les opérations de sécurité. Pour le reste, il faut toujours aligner ses éléments de visée, bien respirer et toucher sa cible », l’un des quatre instructeurs tir très expérimenté du 92e RI.

Photo : armée de Terre

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