L’aviation russe aurait simulé un second raid aérien contre les radars norvégiens installés sur l’île de Vardø

En mars 2018, le chef du renseignement militaire norvégien [Etterretningstjenesten], le général Morten Haga Lunde, révéla que 9 bombardiers russes en provenance de la péninsule de Kola avaient simulé, un an plus tôt, un raid aérien contre les radars Globus II et III, installés sur l’île de Vardø.

Lors d’un discours prononcé devant la la Société militaire d’Oslo à l’occasion de la publication du rapport annuel de l’Etterretningstjenesten sur l’état des menaces concernant la Norvège, le général Lunde a fait état d’un second raid simulé par l’aviation russe contre ces mêmes installations radar norvégiennes.

« Le scénario était très similaire à celui du 24 mars 2017, mais avec, cette fois, plus d’avions, en l’occurrence 11 bombardiers tactiques Su-24 « Fencer », a déclaré le chef du renseignement militaire norvégien.

Ainsi, le 14 février 2018, ces 11 Su-24 « Fencer » ont décollé de la base aérienne de Monchegorsk, sur la péninsule de Kola, pour un vol au-dessus de la mer de Barents. Puis, s’étant regroupés au large d’île de Vardø, les bombardiers tactiques russes ont viré à 180°, en direction des radars norvégiens. Cependant, ils ont rompu leur formation avant de survoler les eaux territoriales de la Norvège.

Financés par les États-Unis, les Globus II et III surveillent l’évolution des débris spatiaux en orbite mais aussi et surtout les mouvements aériens au-dessus des zones d’intérêts pour Oslo dans le Grand Nord, région prioritaire pour la Russie. D’où, d’ailleurs, les critiques de Moscou à l’endroit de ces radars norvégiens qui, selon la rumeur, servirait également à garder un oeil sur les activités balistiques russes.

« C’est la façon dont la Russie exprime son mécontentement face aux développements politiques ou militaires dans son voisinage. C’est une communication stratégique par des moyens non verbaux, visant à influencer ou intimider les décideurs […] occidentaux », a expliqué Kristian Åtland, du Centre norvégien de recherche sur la défense, dans les colonnes du Barents Observer.

« De toute évidence, les Russes savent que leurs avions de combat sont repérés lorsqu’ils opèrent dans cette région et lorsqu’ils approchent des installations, des bases ou des zones d’entraînement navales norvégiennes en formation d’attaque. Un tel comportement ne contribue pas exactement à créer un climat de confiance et de prévisibilité au niveau régional », a ajouté l’analyste norvégien, pour qui ce comportement ne faut qu’augmenter le risque d’incident, et donc d’une détérioration encore plus prononcées des relations entre la Russie et l’Otan.

Outre ce second raid simulé contre Vardø, le renseignement militaire norvégien a également la Russie d’avoir brouillé les signaux GPS lors d’exercices organisées en Norvège.

Cela étant, à Moscou, on considère que c’est la Norvège qui fait « monter » la pression dans la région, notamment parce qu’elle accueille des militaires américains et l’un de ses ports est utilisé par les sous-marins nucléaires de l’US Navy et de la Royal Navy pour des escales. Sans oublier les exercices de l’Otan et même le renforcement des capacités militaire norvégiennes.

« Contrairement aux traditions historiques des relations de voisinage et de la coopération dans l’Arctique, Oslo continue à faire monter la tension et à accroître le risque d’action militaire. […] existe de plus en plus d’exemples de la participation active de la Norvège à la mise en œuvre des plans de l’Otan visant à accroître la présence de l’Alliance dans la région arctique. […] La Fédération de Russie prendra [donc] toutes les mesures nécessaires pour assurer sa sécurité », a récemment prévenu le ministère russe des Affaires étrangères.

Carte : Etterretningstjenesten

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