Le renseignement norvégien accuse la Russie de brouiller les signaux GPS lors d’exercices militaires

La semaine passée, la diplomatie russe a accusé Oslo de « faire monter la tension » et « d’accroître le risque d’action militaire » dans la région de l’Arctique, considérée comme stratégique par la Russie, à telle enseigne qu’elle ne cesse d’y renforcer ses capacités militaires. En cause, les escales fréquentes de sous-marins américains et britanniques dans le port civil de Grøtsund/Tønsnes, dans le nord de la Norvège.

Par ailleurs, la Russie n’a pas apprécié l’arrivée d’un contingent de l’US Marine Corps dans la région de Vaernes, ni la tenue de l’exercice Trident Juncture 2018… Et, cela vaut apparemment aussi pour d’autres manoeuvres militaires organisées en Norvège, en particulier celle impliquant d’autres pays de l’Otan.

En effet, dans son rapport annuel [.pdf], l’Etterretningstjenesten, c’est à dire le renseignement militaire norvégien, a accusé la Russie d’avoir brouillé les signaux GPS dans le Grand Nord, notamment lors d’exerices militaires se déroulant en Norvège.

Le dernier cas en date remonte à janvier quand des hélicoptères d’attaque AH-64 Apache du British Army Air Corps ont été envoyés en Norvège pour, selon le ministère britannique de la Défense [MoD], un « déploiement historique » dans l’Arctique. En outre, Trident Juncture avait été affecté de la même manière. Au point que la Finlande avait également été impactée.

D’après l’Etterretningstjenesten, le brouillage de signaux GPS provient d’unités militaires russes installées sur presqu’île de Kola. Ce que Moscou a toujours réfuté.

Selon le chef du renseignement militaire norvégien, Morten Haga Lunde, cette pratique « ne représente pas seulement un nouveau défi pour les activités d’entraînement norvégiennes et alliées » mais aussi une « menace contre, entre autres, le trafic aérien civil et les opérations policières et sanitaires en temps de paix. »

En outre, le rapport de l’Etterretningstjenesten explique le Grand Nord devient « de plus en plus important pour la Russie » dans la mesure où cette région représente 15% de son produit intérieur brut et 20% de ses exportations.

« Dans l’Arctique, la Russie a réussi à [r]établir une présence, à assurer un contrôle et à mettre en œuvre de grands projets d’infrastructures militaires et civiles », souligne-t-il. Et elle continuera à « transformer ses avantages tactiques en avantages stratégiques », ajoute-t-il. Et d’estimer que, par conséquent, cette « guerre électronique contre le nord de la Norvège se poursuivra. »

Photo : Système russe de guerre électronique, dont une photographie illustre le rapport du renseignement norvégien

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