Otan : Le sous-groupement tactique français « Lynx » a été redéployé en Lituanie

En mars 2017, un sous-groupement tactique interarmes (S/GTIA) français avait été envoyé à Tapa, en Estonie, avec 4 chars Leclerc et 8 VBCI (Véhicules blindés de combat d’infanterie) dans le cadre des mesures de réassurance prises par l’Otan au profit des pays baltes et de la Pologne, inquiets de l’attitude de leur voisin russe.

Pour rappel, lors du sommet de Varsovie, en juillet 2016, l’Otan avait confirmé le déploiement de quatre bataillons multinationaux pour renforcer son flanc oriental [enhanced Forward Presence, eFP], sous l’autorité des États-Unis, du Canada, du Royaume-Uni et de l’Allemagne.

Pendant 8 mois, le S/GTIA français, appelé « Lynx », a donc été intégré au sein d’un bataillon britannique, doté de chars Challengers 2 et de véhicules Warrior. C’est ainsi qu’il pris part à plusieurs exercices menés conjointement avec la British Army et la force terrestre estoniennes.

La France contribue à ce bataillon multinational « principalement en termes de force de manœuvre, tout en assurant le contrôle national de son engagement dans chaque fonction clef », avait expliqué, à l’époque, l’État-major des armées (EMA).

Et il en sera de même après le redéploiement du S/GTIA Lynx en Lituanie, où il va être intégré à un bataillon multinational à dominante allemande.

Après que son mandat opérationnel en Estonie a pris fin, le 1er décembre, le détachement français a entamé son redéploiement vers la Lituanie, précisément à Rukla, au nord-ouest de Vilnius. Ce qui a demandé des manoeuvres logistiques importantes.

« L’élément de soutien national (ESN) déployé dans le cadre de l’opération Lynx, en charge du soutien général du contingent français, a donc dû réaliser une manœuvre logistique inédite en conduisant une bascule des matériels et des ressources de l’Estonie vers la Lituanie, où la France poursuit sa participation à l’eFP », explique ainsi l’EMA.

Le fait est. Pour cela, des équipes de 30 à 40 personnels ont chargé plus de 7.000 m3 de matériels (soit une centaine de conteneurs) ainsi que 132 véhicules à bord quatre trains devant parcourir les 600 km qui séparent Tapa de Rukla. Le tout dans de rudes conditions météorologiques (les températures étant descendues à -10°C).

« Les départs se sont échelonnés du 1er au 19 décembre » et « les trains sont arrivés entre le 14 et 21 décembre », précise l’EMA. « Pour réaliser cette bascule de matériels, incluant le désengagement progressif des moyens de transport et de levage à sa disposition, l’ESN a pu compter sur le soutien de nos alliés de l’Otan », a-t-il ajouté.

Le détachement français est armé par environ 300 militaires issus du 7e Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA) (lesquels mettront en oeuvre 5 Véhicules haute mobilité, ou VHM) et du 5e Régiment de Dragons (RD), qui, installé à Mailly-le-Camp, est une unité de cavalerie à dimension interarmes, qui a notamment pour missions l’entraînement des forces terrestres et l’expérimentation du programme SCORPION.

À Rukla, le S/GTIA Lynx côtoiera le Jägerbataillon 292 de Donaueschingen, une unité de la brigade franco-allemande.

Photo : 5e RD/armée de Terre

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