Le B-737 d’Air Algérie intercepté dans l’espace aérien français aurait respecté la procédure, assure sa compagnie

Dans la matinée du 9 janvier, sur ordre de la Haute autorité de défense aérienne (HADA), un Mirage 2000C en alerte sur la base aérienne d’Orange-Caritat a décollé pour intercepter un avion B-737 de la compagnie Air Algérie assurant une liaison entre Constantine et l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry.

Selon les explications de l’armée de l’Air, et alors qu’il se trouvait au large de Marseille, l’équipage de l’appareil avait cessé de répondre au contrôle aérien français, ce qui alimentait « le doute sur ses intentions ».

L’interception du B-737 a eu lieu à 32.000 pieds à la verticale d’Orange, à 11h26. Si l’équipage avait repris contact avec le contrôle aérien civil quelques minutes plus tôt, « la mesure de police du ciel a été maintenue sur ordre de la HADA pour vérification des éléments de vol », a précisé l’armée de l’Air.

Seulement, Air Algérie n’a pas donné la même version des faits. Du moins est-ce le cas de Reda Toubal Seghir, l’un de ses responsables. Selon lui, le B-737 a été « transféré sur la fréquence du contrôle aérien français qui (…) l’a autorisé à opérer directement vers un point de navigation. Une instruction qui a été suivie ». Et il a donc, a-t-il continué, « suivi normalement son plan de vol. » En outre, a-t-il dit à l’agence de presse APS, son équipage n’a reçu « à aucun moment » d’appel sur la fréquence de secours, prévue en cas de problème. »

Reste que côté français, l’on affirme que, lors de l’interception du B-737, le pilote du Mirage 2000 a pu « s’assurer que [son] comportement douteux n’avait pas d’autre origine qu’un manquement à l’obligation de l’équipage du Boeing de maintenir un dialogue constant avec les aiguilleurs du ciel. »

Cela étant, un tel incident n’a rien d’exceptionnel. Chaque année, des dizaines de décollages sur alerte de Mirage 2000 ou de Rafale ont lieu à la suite d’une perte de la liaison radio entre un avion civil et le contrôle aérien.

« Il peut arriver que certains équipages oublient de contacter une zone de contrôle. En cas de ‘comm loss’, on essaie de faire rétablir les contacts radio par les centres de détection et de contrôle et, si ça ne suffit pas, par le décollage d’un avion de chasse », a par ailleurs précisé le colonel Olivier Celo, le porte-parole de l’armée de l’Air.

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