La France et les États-Unis prêts à « travailler à une réponse commune en cas d’attaque chimique » en Syrie

Lors d’un récent entretien donné à la presse européenne, le président Macron a expliqué que le départ de Bachar el-Assad n’était plus une priorité pour la France. « Longtemps nous avons été bloqués sur la personne de Bachar el-Assad. Mais Bachar, ce n’est pas notre ennemi, c’est l’ennemi du peuple syrien », a-t-il dit.

En revanche, l’usage d’armes chimiques en Syrie reste une ligne rouge, comme le locataire de l’Élysée l’avait déjà affirmé en présence de son homologue russe, Vladimir Poutine, le 29 mai.

Dans le cas où une nouvelle attaque chimique aurait lieu, alors elle « donnera lieu à des répliques, y compris de la France seule. » Et le président Macron d’ajouter : « La France sera d’ailleurs à cet égard parfaitement alignée avec les États-Unis. »

Alors que le Pentagone dit avoir constaté une activité « suspecte » indiquant « des préparatifs pour une utilisation possible d’armes chimiques » sur la base aérienne syrienne d’al-Shayrat (la même qui, en avril, a été visée par des missiles de croisière lancés par deux destroyers de l’US Navy après l’attaque de Khan Cheikhoun), le président Macron et son homologue américain, Donald Trump, ont abordé ce sujet lors d’un entretien téléphonique, ce 27 juin.

Ainsi, les deux hommes ont souligné la « nécessité de travailler à une réponse commune en cas d’attaque chimique en Syrie », a annoncé l’Élysée.

Cela étant, interrogé pour savoir si la France disposait des mêmes informations que les États-Unis au sujet des intentions du régime syrien, le Quai d’Orsay n’a pas répondu.

On risque donc de se retrouver dans la même configuration qu’en août 2013, après l’attaque chimique qui, commise contre La Goutha, un faubourg de Damas, avait été attribuée au régime syrien. Si la France était prête à « punir » Bachar el-Assad avec un raid mené par des Rafale, le président Obama avait reculé au dernier moment.

Cependant, si une nouvelle attaque chimique doit avoir lieu, M. Trump ne tremblera pas, comme il l’a montré après celle de Khan Cheikhoun.

Et, s’agissant des « lignes rouges » qu’il a fixées pour la Syrie, M. Macron avait expliqué dans l’entretien donné à la presse européenne que « si vous ne savez pas les faire respecter, vous décidez d’être faible ». « Ce n’est pas choix », avait-il dit. Et d’ajouter : « S’il est avéré que des armes chimiques sont utilisées sur le terrain et que nous savons en retracer la provenance, alors la France procédera à des frappes pour détruire les stocks d’armes chimiques identifiés. »

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]